PAUL BIYA ET MAURICE KAMTO : EXPLORATIONS CAVERNEUSES DU « PROBLEME BAMILEKE » AUX CONFINS DE LA THEOERIE DES JEUX

Le caractère ouvertement crépusculaire du régime quarantenaire en place porte plus que jamais à se représenter les dynamiques de consolidation ou de changement qui travaillent la sphère publique camerounaise, dans l’optique du rendez-vous d’octobre prochain, et surtout pour l’après.

Par Serge Alain GODONG
Economiste
Diplômé de Sciences-Po Paris, de l’EHESS et de Paris X

La stupéfaction était progressivement retombée sur le « pénalty marqué » dont M. Kamto Maurice avait publiquement déclaré être le « tireur », pour signifier sa victoire au lendemain de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018. Entre temps, Paul Biya, déclaré vainqueur à 71,28% par la Cour constitutionnelle, avait prêté serment. Dans la foulée, un dispositif de dissuasion avait été mis sur pied, aussi bien autour du domicile du second déclaré à ladite « élection » qu’au lointain, afin de l’empêcher, lui, leader du « Mouvement pour la renaissance du Cameroun » (MRC) de poursuivre une vaine revendication de victoire, de laquelle se sont du reste progressivement détournés la plupart des Camerounais, largement habitués à la défaite. Lesquels Camerounais ont, partisans comme adversaires, pris acte de la poursuite tranquille du séjour, sur ce doux siège d’Etoudi, de celui qu’ils connaissaient depuis 36 ans à la même position. Ainsi, en allait-il donc pour cette séquence de la vie nationale, qui fut pour le moins palpitante quoiqu’aujourd’hui à bien des égards, passablement anecdotique. Il nous tient à cœur cependant de revenir sur les raisons pour lesquelles, à nos yeux, Maurice Kamto ne pouvait pas gagner cette élection présidentielle et pourquoi il ne pourrait que difficilement gagner la prochaine.

I- ENONCES ET EXTENSIONS DE LA « THEORIE DES JEUX »
Le raisonnement déroulé dans la présente analyse procède d’une approche épistémologique très connue en sciences sociales (sociologie, sciences politiques, sciences économiques, entre autres), que l’on appelle la « théorie des jeux ». Et, dans le cas d’espèce, d’un dérivé de cette grille de lecture, plus connue sous le nom du « dilemme du prisonnier ». Qu’enseigne cette cartographie synthétique des relations humaines et sociales ? Deux choses à l’essentiel : la première est que le l’humain est fondamentalement calculateur (dans la projection qu’il se fait de ses gains actuels et futurs ; ce que l’économiste français Léon Walras avait déjà modélisé en le définissant l’humain comme un être égoïste et rationnel) et – deuxièmement – qu’il a besoin d’information (et donc de coordination avec les autres) pour s’assurer de la certitude et de la qualité de ces gains dans le futur. Faisons simple et tenons-nous en à ces deux béquilles.

A- De la dimension calculatrice de l’humain
C’est quoi une élection présidentielle ? C’est, à l’essentiel, un moment spécifique où un homme particulier propose à une communauté nationale, une forme de contrat sur l’avenir. Et c’est quoi un contrat ? Un contrat est un document par lequel deux parties vont s’entendre sur ce que vont être leurs gains (et éventuellement, leurs pertes), dans une relation de coopération donnée. En clair, une élection présidentielle va être une séquence au cours de laquelle un candidat va proposer à une société constituée comme communauté politique la relation de gains qu’ils vont avoir sur les années du mandat. Ce qui suppose que les électeurs, signataires de ce contrat – avec leur bulletin de vote – comprennent puis acceptent le modèle de gains qui leur a été proposé durant la campagne (sur les plans de la santé, de l’éducation, du pouvoir d’achat, de la diplomatie, de la sécurité, etc.). Acceptation qui suppose que ces électeurs ont reçu suffisamment d’informations au sujet de cette o…
[12:34, 07/04/2025] Thierry EDJEGUE: C’est une grande idée de Ludovic Lado, prêtre jésuite et militant des causes humanistes. L’homme de Dieu vient d’ailleurs de lancer une collecte des fonds sur les réseaux sociaux, pour le besoin de la cause.
Bientôt une nouvelle tombe pour le nationaliste camerounais Ernest Ouandie ? La réponse à cette question semble être oui. En effet, le père Ludovic Lado vient de publier une nouvelle maquette de la tombe de ce héros de la lutte pour l’indépendance de notre pays.

« La maquette est prête…Pour honorer nos héros nationaux. La reconstruction de la tombe de Ernest Ouandie commence très bientôt. Vous pouvez contribuer au numéro +237 687 07 39 03. Après Ouandie, ce sera le tour du héros national Um Nyobe », vient de poster le père Lado.

La seule réponse digne : arrêtons le bavardage et cotisons pour reconstruire
Pour rappel, la tombe d’Ernest Ouandié a été vandalisée dans la nuit du 9 au 10 mars 2025. Sur place, des carreaux de la tombe ont été brisés, et une partie de la dalle recouvrant la sculpture a été endommagée. Des blocs de parpaings ont été retrouvés sur le lieu où repose pour l’éternité ce dernier. Ludovic Lado s’était alors rendu sur la tombe vandalisée d’Ernest Ouandie. Dans la foulée, il avait appelé à une mobilisation afin de la reconstruire, tout en dénonçant une provocation idiote.

« La profanation de la tombe du héros national Ouandie Ernest est une provocation idiote. La seule réponse digne : arrêtons le bavardage et cotisons pour reconstruire », avait-il écrit, appelant à une « mobilisation pour mieux reconstruire » la tombe du militant nationaliste, tué en 1971.

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