La ministre des Enseignements Secondaires (Minesec), Nalova Lyonga, se déploie sur le terrain avec des équipes de la Direction des Ressources Humaines de son département ministériel pour contrôler l’effectivité des enseignants à leurs postes.

Les mois d’avril et de mai ont été choisis pour cette opération. Ainsi, les équipes se rendent dans les établissements scolaires pour « collecter des données auprès des chefs d’établissement et des inspecteurs coordonnateurs régionaux ». La lettre du 8 avril envoyée aux délégués régionaux est assez explicite. La ministre demande aux chefs d’établissement de « fournir, sur support physique et numérique (…) les informations relatives à l’assiduité du personnel ».
Pour certains enseignants, cette opération viserait surtout à contrôler leur présence suite à l’appel à la grève lancée par des syndicats, en vue de possibles mesures de rétorsion contre les grévistes. Les syndicats mobilisés au sein du Collectif des Organisations de l’Éducation au Cameroun (COREC) ont appelé à une grève dès le démarrage de la rentrée scolaire du troisième trimestre de l’année scolaire 2024/2025. Les enseignants réclament notamment la tenue du Forum National de l’Éducation avant l’élection présidentielle d’octobre prochain. Selon eux, ce forum devrait se tenir entre avril et mai. Or, le gouvernement, avec qui les négociations ont commencé il y a plusieurs semaines, tarde à fixer une date pour ces assises.
Autre revendication prioritaire : l’adoption d’un statut spécial pour les enseignants, un dossier sur lequel le gouvernement semble également traîner les pieds. Parallèlement, dans une lettre du 16 avril envoyée au délégué régional du Centre (Ministère de l’Éducation de Base), le Collectif des Enseignants du Cameroun a assuré qu’il menait une campagne de sensibilisation contre la grève auprès des directeurs et enseignants de la région. Ce collectif se présente comme une « association soutenant l’action gouvernementale ». Wait and see.
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