Les alliés politiques du Grand Nord semblent émettre des sons discordants à l’égard du régime de Yaoundé, annonçant une véritable recomposition à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025.
Le débat enfle depuis le week-end dernier. Issa Tchiroma Bakary, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle et président du Front national pour le salut du Cameroun (FSNC), allié du RDPC depuis plusieurs scrutins présidentiels, a tenu un discours d’une virulence inhabituelle contre le pouvoir en place, le 13 juin dernier à Garoua, son fief électoral. Devant une foule acquise à sa cause, il a surpris par la fermeté de ses propos.
De son côté, Bouba Maïgari, président de l’UNDP et ancien Premier ministre, a convoqué un Comité central extraordinaire pour le 28 juin 2025. Certains y voient déjà l’annonce probable de sa candidature.
D’après Jeune Afrique, Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary, deux figures majeures de la scène politique nationale, pourraient défier Paul Biya. Longtemps perçue comme improbable, cette hypothèse gagne désormais en crédibilité. Malgré des décennies d’alliance avec le RDPC, le parti présidentiel subit une pression croissante dans le septentrion, région affectée par le déficit d’infrastructures et le manque de perspectives. Des voix s’élèvent, à l’image de celle de Célestin Yandal, maire UNDP de Touboro, qui prévient : « Si Bello Bouba reste allié de Paul Biya cette année, nous ne le soutiendrons plus ».
Des sources proches de Maïgari affirment qu’il aurait déjà tranché : il sera candidat, misant sur son âge et une liberté politique récemment acquise.
Le RDPC semble désormais dans une impasse. Les promesses non tenues envers l’UNDP depuis la présidentielle de 2018 ont sérieusement entamé la confiance. Toute tentative de reconduction de l’alliance avec des engagements similaires risquerait d’amplifier le mécontentement dans le Nord. La candidature éventuelle de Maïgari fragiliserait le parti au pouvoir à double titre : soit elle affaiblit l’opposition en fragmentant l’électorat, soit elle marque une rupture définitive avec un allié stratégique.
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