
Selon la dernière Estimation de la population du Cameroun en 2023, publiée en octobre 2024 par le Bureau Central des Recensements et des Études de Population (BUCREP), les régions du Centre et de l’Extrême-Nord concentrent les plus fortes populations du pays, avec des poids démographiques respectifs de 19,3 % et 18,0 %.
Avec près de 5 573 289 habitants, la région de l’Extrême-Nord occupe la première place du classement démographique des dix régions du Cameroun. Elle est suivie de près par la région du Centre, siège des institutions, qui compte environ 5 204 170 habitants. Cette concentration démographique explique en partie pourquoi, en période électorale, une grande partie des activités politiques se focalise sur ces deux régions stratégiques.
Une année décisive pour la planification nationale
L’année 2025, marquée par l’élection présidentielle prévue le 12 octobre, pourrait constituer un tournant dans la prise en compte des facteurs de développement national. Le BUCREP, dont la mission est de produire et de mettre à disposition des données sociodémographiques fiables, s’est engagé — avec le soutien de partenaires techniques et administratifs — à actualiser les projections démographiques. L’objectif est de fournir des données plus précises et suffisamment désagrégées pour répondre aux besoins des utilisateurs, notamment ceux des acteurs de la décentralisation.
La disponibilité d’effectifs de population ventilés jusqu’au niveau communal, selon des caractéristiques telles que le sexe et l’âge, est essentielle pour la production d’indicateurs de suivi et d’évaluation. Le recensement général reste la source principale pour obtenir ces données de manière exhaustive et fiable. Or, sa périodicité décennale n’a pas été respectée, ce qui affecte la fiabilité des projections actuelles — en raison de l’obsolescence des données de base et des évolutions démographiques majeures.
Des dynamiques migratoires complexes
Parmi les facteurs perturbateurs, les migrations internes et transfrontalières ont fortement modifié la répartition de la population. Les déplacements massifs provoqués par les violences de la secte islamiste Boko Haram, l’instabilité sociopolitique en République centrafricaine, ainsi que les troubles sécuritaires dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ont eu un impact significatif sur les effectifs des différentes unités administratives du pays.
Dans ce contexte, l’actualisation des données démographiques apparaît comme un impératif pour une planification efficace, une gouvernance territoriale éclairée et une meilleure anticipation des besoins sociaux.
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