Le feu du changement brûle chez les jeunes de l’UNDP

Les récentes prises de position de la jeunesse du parti dirigé par Bello Bouba Maïgari soulèvent de nombreuses interrogations quant à ses relations avec les figures historiques de cette formation politique.

Un vent de renouveau porté par la jeunesse

Au sein de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), un vent de renouveau souffle avec insistance. Portée par une jeunesse de plus en plus engagée et audacieuse, dirigée par Paul Mbafor, cette dynamique interne bouscule les équilibres traditionnels du parti, dont le président national, Bello Bouba Maïgari, est candidat à la présidentielle du 12 octobre 2025.

Une jeunesse en quête de rupture

Depuis plusieurs mois, les jeunes militants de l’UNDP multiplient les initiatives et les prises de parole pour réclamer une transformation profonde du parti. Une vidéo devenue virale montre des jeunes résistant au coordonnateur de la campagne de Bello Bouba Maïgari, qui tentait de faire enter un cadre encore membre du gouvernement au siége du partie à Yaounde. L’incident a suscité de vives réactions dans l’opinion publique.

Interrogé à ce sujet, Paul Mbafor, président national des jeunes de l’UNDP, affirme qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé :

« Les jeunes de l’UNDP ont soif de changement. Les cas de Meiganga ou de Limbé sont assez évocateurs d’une jeunesse en rupture avec les pratiques actuelles. »

Les jeunes dénoncent l’inertie des cadres historiques et appellent à une gouvernance plus inclusive, plus transparente et résolument tournée vers les préoccupations contemporaines : emploi, innovation, justice sociale et participation citoyenne.

Ce désir de changement, loin d’être marginal, s’exprime dans les discours, sur les réseaux sociaux et à travers des mobilisations locales. Il s’agit d’une jeunesse qui refuse d’être reléguée au rôle de figurant politique et qui aspire à devenir un acteur central du projet de société porté par l’UNDP.

Des tensions avec les caciques du parti

Cette montée en puissance des jeunes n’est pas sans créer des frictions avec les figures historiques du parti. Certains cadres, attachés à une vision plus conservatrice de l’organisation, perçoivent cette effervescence comme une remise en cause de leur autorité. Des divergences stratégiques émergent, notamment sur les alliances politiques, la communication électorale et la place des jeunes dans les instances décisionnelles.

Paul Mbafor nuance toutefois la situation :

« Il n’y a pas de rébellion des jeunes. Il y a juste une incompréhension entre la jeunesse et le discours fondateur du parti. La jeunesse de l’UNDP est derrière son président Bello Bouba Maïgari. Les actions que vous observez sont simplement des débordements, une incapacité à contenir la rage et la colère face à ceux qui ont biaisé leur avenir. Et nous pouvons les comprendre. »

Le président national, Bello Bouba Maïgari, bien qu’ouvert au dialogue, semble pris entre deux feux : préserver l’unité du parti tout en répondant aux aspirations d’une base militante en pleine mutation.

Une campagne électorale sous haute tension

À l’approche du scrutin présidentiel, ces tensions internes pourraient exercer une pression supplémentaire sur les acteurs du processus électoral, avec pour enjeu que seul le verdict des urnes soit respecté. La cohésion du parti et sa capacité à mobiliser efficacement sont en jeu.

Lors de ses meetings, notamment à Bafoussam, Bello Bouba a tenté de rassurer en appelant à l’unité. Mais une question demeure : que fera cette jeunesse si le résultat du 12 octobre 2025 lui est défavorable ?

Paul Mbafor confie :

« Je prie Dieu tous les jours pour que tout se passe bien et que la vérité sorte des urnes. Sinon, je ne sais pas… »

L’UNDP saura-t-il capitaliser sur cette énergie pour se repositionner comme une force politique crédible et innovante ?

Vers une refondation ou une rupture ?

Ce moment charnière pourrait être l’occasion pour l’UNDP de se réinventer. Si les revendications de la jeunesse sont entendues et intégrées dans une vision stratégique cohérente, le parti pourrait amorcer une refondation salutaire. Dans le cas contraire, le risque d’une rupture générationnelle n’est pas à exclure.

Quoi qu’il en soit, la jeunesse de l’UNDP est aujourd’hui un caillou dans la chaussure du parti — mais peut-être aussi son plus grand espoir de renaissance.

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