Affaire Diane Yangwo : le collectif STOP FÉMINICIDES 237 dénonce une justice encore incomplète

Le verdict du procès en appel dans l’affaire Diane Yangwo, battue à mort par son époux en novembre 2023, a été rendu le 15 octobre 2025. Le collectif STOP FÉMINICIDES 237, qui suit cette affaire depuis ses débuts, salue une avancée judiciaire tout en dénonçant les limites persistantes du système pénal camerounais face aux féminicides.

Condamné en première instance à cinq ans de prison avec sursis et une amende de 52 000 francs CFA, M. Bekobe Eric avait été libéré malgré la gravité des faits. Ce jugement avait suscité une vague d’indignation dans l’opinion publique, illustrant selon le collectif « la banalisation des violences conjugales mortelles ».

Le procès en appel, entamé en mai 2025, a abouti à une condamnation plus sévère : 20 ans de prison ferme. Toutefois, M. Bekobe, absent depuis le début des audiences, reste introuvable. Un mandat d’arrêt international a été émis à son encontre. La famille de la victime, Diane Yangwo, a refusé toute compensation financière, affirmant que « rien ne saurait remplacer la vie de leur sœur et fille ».

Malgré cette condamnation, STOP FÉMINICIDES 237 exprime un sentiment mitigé. Les juges ont refusé de requalifier les faits en « assassinat », mettant en lumière une faille juridique : l’absence de reconnaissance du féminicide comme infraction spécifique dans le Code pénal camerounais. Le collectif appelle à une réforme urgente pour que les meurtres de femmes en raison de leur genre soient traités avec la gravité qu’ils méritent.

Dans son communiqué, le collectif interpelle les autorités — gouvernement, forces de l’ordre, instances judiciaires — pour assurer l’exécution de la peine et retrouver le condamné. Il appelle également à une mobilisation nationale pour mettre fin à l’impunité des violences faites aux femmes.

« Le temps des demi-mesures est révolu : il est impératif d’agir maintenant pour éradiquer les féminicides et bâtir une société où les femmes et les filles vivent en sécurité et en dignité », conclut le collectif.

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