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ANDRE MARIE MBIDA : HOMMAGE MÉRITÉ POUR UNE FIGURE ENCORE PEU CONNUE DES MASSES

Tout premier ministre du Cameroun, le natif de la Lekié est un symbole d’espoir et de résilience. Son engagement envers la création d’une identité nationale forte continue d’inspirer les générations futures, près de 45 ans après son décès. Offices religieux, conférences-débats, exposés, témoignages, projection documentaire et compétitions sportives sont les principales activités qui vont articuler l’hommage de 48 heures dont va bénéficier le fondateur des ordres nationaux camerounais.

Du 2 au 4 mai prochain, les villes de Yaoundé et d’Efok vont vibrer au rythme de la réécriture de l’histoire du Cameroun. Le feu Pr Daniel ABWA, dans son ouvrage « André-Marie Mbida (1917-1980) » publié en 1993, s’est efforcé de lever le voile après 35 années d’oubli du premier Premier Ministre du Cameroun presque indépendant, de mai 1957 à janvier 1958. L’auteur affirme que : « « Choisi » dès 1952 par son « parrain » français, le Dr Louis Paul Aujoulat, Mbida fit si bien qu’il fut promu 5 ans plus tard Premier Ministre de l’État autonome du Cameroun, alors que l’UPC nationaliste était dans le maquis avec son prestigieux chef Um Nyobe, et que l’état d’urgence régnait dans les régions et villes « sensibles ». 9 mois après son « élection », Mbida est donc démissionné par un haut-commissaire français mandé de Paris par la IVe République à cet effet. Sans se décourager, il entre dans l’opposition pour contrer son ancien vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, Ahmadou Ahidjo, le protégé de la France. Pourquoi son mandat lui fut-il si rapidement retiré ? Que lui reprochaient les tenants de la loi-cadre Defferre, avant De Gaulle ? L’histoire officielle est muette là-dessus. »

C’est davantage pour briser le silence que la famille nucléaire du tout premier Chef d’État et de gouvernement du Cameroun, avec le soutien du Cabinet civil de la Présidence de la République du Cameroun, a décidé d’organiser cette commémoration des 45 ans d’anniversaire de décès d’André Marie MBIDA. Des têtes couronnées de la vie publique camerounaise sont attendues lors de ces deux jours d’hommage.

Le professeur Joseph Vincent Ntuda Ebode, de la Faculté des sciences politiques de l’Université de Yaoundé 2, prendra la parole sous le thème « André Marie Mbida et la question de l’indépendance du Cameroun ». Son homologue Joseph Ndzomo Mole, de la faculté de philosophie de l’Université de Yaoundé 1, animera une conférence intitulée « André Marie Mbida sauva l’honneur du Cameroun ». Le professeur Cécile Dolissane Ebosse, de la faculté des lettres et civilisations africaines de l’Université de Yaoundé 1, guidera la réflexion autour de « André Marie Mbida ou l’affirmation des valeurs civilisationnelles noires sur les traces d’Aimé Césaire ? ». Tandis que l’historienne Dr Alvine Assembe Ndi questionnera André Marie Mbida sous le prisme de l’opposant défenseur de la démocratie camerounaise. Il reviendra au Dr Jean Chrysostome Bilobe Ayissi, historien militaire à l’Université de Yaoundé 1, de faire le procès de l’incarcération d’André Marie Mbida. Le Dr Tomo Ndjobo évoquera André Marie Mbida comme l’architecte du nationalisme camerounais et de la transition vers l’indépendance. Il faudra également suivre l’ingénieur agronome Victor Bella sur les raisons de l’échec politique d’André Marie Mbida.

L’aspect festif et ludique comprend : la projection d’un documentaire sur André Marie MBIDA, un jeu questions-réponses, un mini-tournoi de football, la super Coupe André Marie MBIDA.

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