Assemblée nationale : Les députés face à l’urgence des féminicides

La Commission des Affaires culturelles, sociales et familiales saisit le taureau par les cornes.

La salle des commissions Très Honorable Cavaye Yeguie Djibril du Palais de Verre Paul Biya a accueilli une séance d’information et d’échanges sur la révision des politiques relatives à la condition de la femme au Cameroun. Présidée par l’Honorable Douvaouissa, cette séance de travail, tenue avec le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, a permis à la Commission d’évaluer le rapport global sur la situation des féminicides dans le pays, en présence des Secrétaires généraux adjoints n°1 et n°2 de l’Assemblée nationale, MM. Mamoudou Atikou Hayatou et Sakwe Elangwe. Les députés présents ont réagi à l’état des lieux présenté par Madame la Ministre.

Au cours des échanges, les parlementaires ont interrogé et interpellé le Ministère, tout en formulant des contributions et propositions concrètes. Ils ont partagé leurs inquiétudes face à la gravité du phénomène et réaffirmé leur engagement à lutter contre ce fléau qui fragilise les fondements mêmes de la société.

Un exposé de l’organisation activiste Stop Féminicide 237 a ensuite été présenté. Il comportait un rapport détaillé sur les féminicides au Cameroun, assorti d’un plaidoyer en faveur des femmes, jugées particulièrement vulnérables. Une vision largement partagée par les députés, qui ont, à l’issue de l’exposé, adopté les recommandations proposées par la Commission des Affaires culturelles, sociales et familiales.

Cette rencontre a une fois de plus permis au collectif Stop Féminicide 237 de faire entendre sa voix. Parmi les résolutions majeures adoptées figurent :

  • L’adoption d’un Code de la famille renforçant le rôle de la femme dans l’espace domestique, 90 % des féminicides ayant lieu dans le cadre intime ;
  • La reconnaissance pénale du féminicide, afin de prévenir plus efficacement les crimes commis contre les femmes et les filles ;
  • La prise en charge sociale des enfants des victimes ;
  • L’abrogation des lois actuelles jugées « féminicidaires » ;
  • La création de tribunaux spécialisés dans le traitement des violences intrafamiliales ;
  • La mise en œuvre de politiques de prévention via l’éducation, et la condamnation des contenus sexistes et dégradants visant les femmes dans l’espace public.

StopFéminicides237

Cameroun

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