Le projet de loi Nº 2068/PJ/AN portant exercice et organisation de la médecine traditionnelle au Cameroun est en étude au parlement.

Déposé le mercredi, 13 Novembre 2024, il est passé en examen à la Commission des Affaires Culturelles sous l’égide de l’honorable DOUVAOUISSA Aïssa Hamadi le jeudi, 14 Novembre 2024. Défendu par le ministre de la santé public, il compte treize pages repartis en sept chapitres regroupant quarante quatre articles pour baliser le cadre normatif de la profession de tradipraticien au Cameroun.
Marabouts pour certains, charlatans et arnaqueurs pour d’autres, les médecins traditionnels ou tradipraticiens sont régulièrement sujets à méfiance au Cameroun. Et pourtant, les populations ne cessent de les fréquenter, car ils réussissent des exploits incroyables là où la médecine moderne a montré ses limites. Mais qui sont-ils, ces individus qui, grâce aux plantes ou aux incantations prétendent guérir folie, diabète, envoûtement, stérilité et j’en passe. Quel est leur statut juridique ? Et pourquoi tant de conflits avec les médecins modernes.
Le projet de loi Nº 2068/PJ/AN portant exercice et organisation de la médecine traditionnelle au Cameroun répond à l’ensemble de ses préoccupations. L’article 3 nous donne les différentes catégories de tradipraticiens de santé :
•Accoucheur/accoucheuse traditionnel (le);
- Rebouteur ;
•Tradi-ancestraliste;
•Radiesthesiste;
•Herboriste - «Ici, votre guérisseur traditionnel. Soigne toutes sortes de maladies : blennorragie, chaude pisse, chancre mou, tuberculose, sida… ” peut-on lire sur les pancartes de certaines maisons dans les grande metropoles. Difficile de savoir si ce qui est dit est vraie. Cette époque est donc révolue. Car la loi règle aussi cette problématique de tradipraticien miracle qui soigne toutes les maladies. L’article 10 tranche le débat : « La médecine traditionnelle porte sur un nombre précis de pathologies à traiter et ou d’actes à réaliser dans l’unité de soins du tradipraticien de santé ou en fonction des compétences disponibles dans le centre de médecine traditionnelle »
Communément appelés guérisseurs, ils sont restés fortement attachés à la tradition ancestrale. Ils tiennent pour la plupart leurs pouvoirs de leurs ancêtres ou d’un membre de la famille. La tradition africaine voudrait que lorsqu’on ait hérité des pouvoirs de guérison, avant de rendre l’âme on les transmette à un membre de sa famille. Ces guérisseurs, assez efficaces, traitent à l’aide des plantes, d’écorces d’arbres, le tout accompagné d’incantations. Ces dernières servent selon eux de courroie de transmission entre leurs ancêtres et eux, et sont ainsi un appel, une bénédiction de leur part afin que les pratiques soient efficaces. La venue d’une loi dans leur secteur d’activité est une véritable aubaine pour ce secteur dont la plupart des acteurs se sont retrouvés en prison pour exercice illégal.