Bafoussam : après la Profanation de sa mémoire c'est autour de la tombe d'Ernest Ouandie d'être Profanée

Bafoussam s’est réveillé sous le choc le lundi 10 Mars 2025. La tombe d’Ernest Ouandié, héros nationaliste dont la mémoire avait déjà été profanée quelques semaines auparavant, a subi des actes de vandalisme qui a suscité une vague d’indignation. Ouandié, figure emblématique de l’Union des Populations du Cameroun (UPC), a été condamné à mort et fusillé en public le 15 janvier 1971 pour son combat pour l’indépendance du Cameroun. Réhabilité par un décret de décembre 1991, sa mémoire reposait en paix dans l’attente espérée dune commémoration future qui lui donnerait alors toute la place qui devrait être sienne. Malheureusement, c’est plutôt dans la fange qu’un homme politique a choisi de plonger sa mémoire en affirmant d’abord sur Infos Tv qu’il fut un « bandit », avant de le réitérer au micro de Polycarpe Essomba de la RFI.

Alors que cette sortie anime encore le débat, l’acte de vandalisme, qui a eu lieu dans la nuit du 9 au 10 mars vient renforcer le désir d’une certaine faction de ternir l’image d’un homme qu’un décret a pourtant réhabilité en le faisant entrer dans le cercle bien restreint de héros national.

L’acte a laissé derrière lui un spectacle de désolation. Des carreaux de la tombe brisés, et une partie de la dalle recouvrant la sculpture endommagée. Des blocs de parpaings retrouvés sur place, portent , silencieusement les marques d’un mépris caractérisé aux valeurs, d’un manquement au devoir de mémoire.

Les motivations derrière cet acte restent floues, et aucune revendication n’a été formulée. Cependant, ‘acte intervenant dans un contexte tendu, quelques jours après des propos controversés tenus par Elimbi Lobe, laissent penser qu’il pourrait y avoir un lien.

Cet acte vient relancer le débat sur la place des héros nationaux au Cameroun. Malgré le décret de décembre 1991 faisant de Ouandie un héros national, les pouvoirs publics ne semblent pas avoir pris la mesure du rôle de cet indépendantiste dans la construction du narratif national.

Les observateurs sont unanimes : il est essentiel que les autorités camerounaises prennent des mesures pour protéger les lieux de mémoire et les héros nationaux, et pour promouvoir une culture de respect et de tolérance. Les Camerounais doivent se mobiliser pour défendre leur patrimoine et leur histoire, et pour honorer la mémoire de ceux qui ont lutté pour l’indépendance et la liberté du pays, ceci loin des clichés et de la tendance à tout voir sous le prisme du tribalisme.

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