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Bapoh Lipot invite l’ambassadeur de France à une cérémonie en hommage à Um Nyobè à Boumnyebel.

64 ans après le décès du Mpodol Ruben UM Nyobè, les responsables d’une fraction de l’UPC ont convié le représentant de l’état qui est accusé d’avoir assassiné Ruben UM Nyobè. Gros hic, La France n’a officiellement jamais reconnu avoir commis ce crime encore bien présent dans les mémoires.

Bapoh Lipot

Ce 13 septembre a été marqué par la Commémoration de l’assassinat de Ruben UM Nyobè. Il y’a 64 ans exactement, le leader indépendantiste était abattu comme un animal sauvage par l’armée française qui a par la suite traîné son corps sur plusieurs kilomètres. Si les autorités françaises de l’époque à l’instar de Pierre Mesmer ont reconnu leur rôle majeur dans cet assassinat, la France n’a véritablement jamais présenté ses excuses; Se contentant de reconnaitre l’existence d’un  » contentieux historique « . La posture d’un responsable du parti légué par Um qui pose en pareil circonstance avec l’ambassadeur de France au Cameroun interroge autant qu’elle intrigue. C’est dans la même ville de Boumnyebel où le corps du nationaliste a été traîné, que l’ambassadeur est venu suite à l’invitation de Bapoh Lipot.

Pour l’observateur de la vie socio-politique camerounaise Eric Lingo,  » Il faut faire attention à la profanation de la mémoire de Ruben Um Nyobè « 

 » Cette image, prise à Boumnyebel ce jour, 13/09/2022, 64e anniversaire de l’assassinat de Ruben Um Nyobe par des forces d’occupation françaises, à l’occasion de l’inauguration d’une statue en la mémoire de notre héros national, est pour le moins malheureuse !

Il est de notoriété publique que la France n’a à ce jour pas reconnu son rôle dans l’élimination de celui qu’elle a toujours considéré comme terroriste.


Voir alors l’ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou, comme invité d’honneur de Bapoh Bapoh Lipot, secrétaire général de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) sur décision du Ministère de l’Administration Territoriale camerounais (sic), le voir donc recevoir les révérences couchées d’un Camerounais « libre » soulève la question suivante : quand au Cameroun aurons-nous conscience de ce que l’image aussi est un élément de communication important, oui essentiel, notamment dans un contexte aussi sensible ?


Qu’aurait pensé Ruben Um Nyobe lui-même, un des cadres fondateurs de l’UPC, devant ce tableau fort évocateur de l’aplaventrisme du Cameroun devant la France ? Lui qui s’est battu jusqu’au sacrifice suprême pour éveiller des consciences au point de bannir à jamais telles images ». S’interroge Eric L. Lingo

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