Alors que la session parlementaire ouverte le 3 novembre touche à sa fin, le gouvernement camerounais n’a toujours pas transmis le projet de loi de finances pour l’exercice 2026 à l’Assemblée Nationale. Ce retard inédit dans le calendrier budgétaire suscite une vive inquiétude parmi les députés et les observateurs de la vie politique nationale.
Une session budgétaire sans budget
La session en cours, considérée comme la plus cruciale de l’année législative, est dédiée à l’examen et à l’adoption du budget de l’État. Conformément à la loi, elle doit s’achever au plus tard le 3 décembre, soit dans moins de sept jours. Pourtant, le texte fondamental qui fixe les orientations économiques et financières du pays pour l’année à venir n’a toujours pas été déposé sur la table des parlementaires.
Ce vide législatif empêche les commissions de se réunir pour examiner les prévisions, auditionner les ministres et débattre en plénière des priorités nationales. Les élus se retrouvent dans une impasse, contraints d’attendre un signal du gouvernement.

Des interrogations sur les intentions de l’exécutif
Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer ce retard, jugé préoccupant dans un contexte marqué par des défis économiques majeurs : relance post-électorale, pression inflationniste, besoins sociaux croissants et impératifs sécuritaires. L’absence de visibilité sur les choix budgétaires du gouvernement pour 2026 alimente les spéculations sur d’éventuelles tensions internes ou réajustements politiques.https://youtu.be/rCHMu0lwWO0
Selon certaines sources, le gouvernement serait en train de finaliser les arbitrages budgétaires, notamment sur les investissements publics et les dépenses sociales, mais aucune communication officielle n’a été faite à ce jour.
Un impact sur la gouvernance et la transparence
Ce retard pourrait compromettre la qualité du débat parlementaire et affaiblir la transparence budgétaire, pourtant essentielle à la bonne gouvernance. Il pose également la question du respect des délais constitutionnels et de la capacité de l’Assemblée à exercer pleinement son rôle de contrôle de l’action gouvernementale.
Dans l’attente du dépôt du projet de loi, les parlementaires restent mobilisés, espérant que le gouvernement agira dans les plus brefs délais pour éviter une adoption précipitée et bâclée.