Cameroun : La filiale CICAM de Garoua bat de l'aile

Cameroun : La filiale CICAM de Garoua bat de l'aile

Hyper-endettée et durement impactée par la pandémie à coronavirus, la Branche du grand Nord de la CICAM vivote.

La fête du travail célébrée au début de ce mois de Mai 2021 n’a pas été rose pour les 352 employés de cette entreprise logée dans le septentrion. Car, la santé financière de la structure affiche d’énormes déficits. Ce qui affecte son approvisionnement. Le malaise est tellement profond que le journal Investir au Cameroun a même avancé une date butoir (10 Mai 2021) pour une cessation d’activité. Selon le journal, l’usine de la Cotonnière industrielle du Cameroun (CICAM) de Garoua, ne disposera plus de matière première (coton) pour produire les écrus (tissus non imprimés), produits semi-finis destinés à la production des tissus à l’usine CICAM de Douala, la capitale économique camerounaise.

La CICAM Garoua à l’épreuve de la fermeture

La CICAM affiche d’importantes dettes chez ses fournisseurs soit 5,352 milliards en 2018 et 5,630 milliards en 2019. Les arrêts fréquents d’activité de l’usine de Garoua en 2019 et en 2020 pour absence de coton est une conséquence de la dette importante de la CICAM vis-à-vis de SODECOTON qui a suspendu ses livraisons. Une situation paralysante de cette boite qui réalise très souvent son chiffre d’affaires annuel durant le 08 Mars et le 01Mai. Philippe NSOA, journaliste économique nous édifie sur le fonctionnement interne de cette entreprise parapublique « Il faut savoir que la matière première représente jusqu’à 42% du prix de revient des écrus et filés, devant la main d’œuvre (25%), l’énergie (11%) et l’amortissement (11%). » Sans coton son sort semble scellé. »

Garoua est une ville stratégique sur le plan politico-économique 

Ville natale du premier président de la république, le chef-lieu de la région du Nord est unique. L’état de son développement est encourageant. La présence de la filiale de la CICAM en ce lieu est un calcul géostratégique pour le Renouveau. Sa suivie est une affaire d’Etat. Philippe NSOA ajoute que : « La CICAM travaille à une réduction des coûts de facteurs malheureusement elle n’a pas pu obtenir des prix préférentiels avec SODECOTON et ENEO. Cela dit, je ne vois pas l’Etat, propriétaire de la CICAM, accepter la fermeture de l’usine de Garoua. Ne serait-ce qu’en raison des enjeux sociopolitiques d’une telle décision. »

Bétail électoral acquis au RDPC, le grand Nord peut utiliser cet argument pour garder son gâteau de la CICAM. En plein renouvellement du sommier politique, la base peut exiger une autre perfusion financière pour sauvegarder les emplois, le temps que cette crise sanitaire passe.

Thierry   EDJEGUE

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