Les 61 conseillers municipaux veulent la tête du l’actuel maire. C’est le biais de ce qui fait office d’extrait du registre de délibérations diffusés sur les réseaux sociaux que la presse a appris le climat délétère qui règne au sein de l’exécutif communal de l’arrondissement de Yaoundé quatrième.
A la lecture de ce document, on apprend que les 21 et 22 décembre 2020, le conseil municipal s’est réuni en session ordinaire dans la salle Regina de l’Hôtel de ville de ladite mairie sous la présidence de monsieur EBANDA Marc, Doyen d’âge, et en présence de monsieur le premier adjoint préfectoral, représentant le préfet du Mfoundi dans le but d’examiner l’exposé des motifs suivants : Incompétence dans la gestion de la mairie, suspension verbale du droit d’exercer les fonctions d’officier d’état civil pour le 3ieme adjoint, humiliation publique du personnel avec bastonnade du secrétaire général, conflit d’intérêts, délibération mal libellées, promotion familiale et abus d’autorité. Ernesto Yene secrétaire général du CRAC et animateur socioculturel nous donne les causes de cette implosion : << Comme on dit vulgairement « ce qui devais arriver est en train d’arriver », la liste RDPC qui a « gagné » les dernières élections municipales est comme on le sait une liste de consensus, dite d’apaisement qui ne pouvait pas durer , car les égos et les humeurs sont dissonants et trop gros ! le maire titulaire se retrouve affublé d’adjoints qu’il n’a pas vraiment sollicité, et c’est la conséquence d’une stratégie des investitures du consensus et non des « primaires ». il est clair que le trafic d’influence, « l’affrontement » entre élites dans l’arrondissement a eu raison de la voix de la base>>
Au moment où le Cameroun s’apprête à parachever son processus de décentralisation en mettant sur pied les premiers bureaux régionaux de son histoire, l’arrondissement de Yaoundé 4 logé dans le département du Mfoundi, région du centre nous offre une scène digne d’un mauvais tour de passe-passe. Il est évident que ce sera tout sauf une volonté de voir les préoccupations du peuple réglées ! la régionalisation et la décentralisation vont être un terrain de jeu entre les factions des élites. Rien ici jusqu’à présent ne laisse entrevoir une bonne collaboration, ou une paix entre municipalité –élites-administrations qui sont en faites des excroissances du parti au pouvoir où chacun se bat pour une meilleure position et posture politico-administrative. Voici ce que pense Martial BESSALA militant du RDPC : « Les acteurs de la décentralisation sont au centre de la mise en œuvre de ce processus. Ils sont ceux qui portent ce projet et pour sa réussite ils doivent jouer leur rôle pleinement. Le maire est un conciliateur et un leader dans le cadre de la décentralisation. Puisqu’il doit appliquer les délibérations du conseil municipal, il se doit de trouver un moyen au maximum de regrouper son conseil autour d’un essentiel qui est le bénéfice des populations qui ne trouvent pas trop d’intérêt dans les batailles politiques ».
Précisons que toutes nos tentatives pour joindre la cellule de communication et le maire titulaire, Gabriel BIHINA EFFILA afin d’avoir leurs versions des faits sont restées vaines. Néanmoins pour éviter ce genre de tragédie à l’avenir il faut consolider tous les leviers. Dans les partis politiques, il faut consolider les choix autour d’un véritable consensus qui va prévaloir l’idéal qui peut rassembler tous à savoir, la construction de la cité. Éviter de sortir avec des conseils politiquement fragmentés au point que certaines fractions peuvent tenter de neutraliser les autres et par ricochet, bloquer le travail de l’exécutif municipal. Car Les populations étant les véritables perdants dans une telle situation, le régime gagnerait à avoir des règles de jeu qui permettent l’émergence de la volonté populaire, au risque d’assister à un véritable crime contre la démocratie au Cameroun et partant de la décentralisation que les camerounais attendent depuis des lustres.
Thierry EDJEGUE
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