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Cameroun : Sur les cendres d’un putsch manqué qui hante toujours les consciences

06 Avril 1984- 6 Avril 2021, 37ans de bouclier anti putsch au sommet de l’Etat.




La conscience politique camerounaise, aura été marquée par un évènement trouble. Il s’agit du putsch manqué du 6 Avril 1984. Cette tentative de renverser le pouvoir en place d’alors, fut un échec cuisant. Mais le président Paul Biya, restera sur ses gardes durant ces 37 dernières années.



Des membres de la garde présidentielle, vont se soulever contre le successeur constitutionnel du président Ahmadou Ahidjo. L’ex Premier ministre, n’a alors que 2 ans à la tête du pays, lorsque cet évènement survient. Il est fait à l’homme, le reproche de vouloir gouverner seul. C’est donc un motif, pour faire revenir Ahidjo au pouvoir via un coup d’Etat.

Le président de la République prudent n’inspire pas de l’amour à ses futurs détracteurs.






Amoureux manifeste du pouvoir, le désormais président de la République Paul Biya est un visionnaire. Déjà en septembre 1983, Ahmadou Ahidjo est forcé de quitter la direction de l’UNC (Union Nationale Camerounaise). M. Biya, tient à éviter l’amalgame des pouvoirs entre président national du parti et président de la République. C’est alors que le président de la République est président du parti au pouvoir. Nettoyage oblige, il va renvoyer son premier ministre et certains membres du cabinet encore proche de l’ex président. C’est donc le début d’une guerre froide, entre grand Nord et grand Sud. Celle-ci perdure, une dizaine d’années après le putsch manqué du 6 Avril 1984.

Paul Biya met en place un bouclier de protection du fauteuil présidentiel.





Fort d’une intelligence indéniable, il a compris que l’armée est un pilier au sommet de l’Etat. Désormais, les privilèges accordés à celle-ci, ne sont pas qu’un cadeau de Noël. Pour renforcer sa sécurité, les salaires des forces de défense, connaîtront une hausse. La mise en place de la direction de la sécurité présidentielle (DSP), est un acte de protection rapprochée du Chef. Paul Biya, inculque à l’armée la notion de protection de l’Etat et des institutions, plutôt que sa destruction par la déstabilisation.


Des dispositions socio-politiques



Bien que n’ayant pas été proche d’une sécession, il conviendra de mettre sur pieds des stratégies. Le grand Nord, jouira désormais d’énormes privilèges, en matière d’intégration à la fonction publique. On parlera d’ailleurs d’équilibre régional. Pour ne plus faire face à de tels travers, la lutte contre le tribalisme, sera accentuée. Les hautes fonctions, seront désormais réparties entre les 10 régions que compte le pays. Quoique des efforts soient fait militairement, sociolament et économiquement, la situation sécuritaire au Cameroun reste préoccupante.



DONALD ARMEL OMOLOBINA

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