
Le Cameroun traverse une période de secousse depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. La victoire du président sortant, Paul Biya, annoncée par le Conseil constitutionnel avec 53,66 % des suffrages exprimés, a déclenché une série de manifestations et de troubles dans plusieurs villes du pays.
Après une accalmie relative dans la soirée du 27 octobre, des tensions ont été signalées à Douala, Figuil, Bertoua, Batouri, Ketté, Mandjou, Ziguila et Mokolo. Dans ces localités, les populations expriment leur mécontentement face à ce qu’elles considèrent comme une élection entachée d’irrégularités.
À Douala, la situation est particulièrement explosive : des affrontements ont éclaté dans plusieurs quartiers, notamment à Ngogpassi et Bonamoussadi. Des infrastructures ont été vandalisées et des patrouilles militaires ont été déployées pour tenter de contenir les débordements.
Dans l’Est du pays, les villes de Bertoua, Batouri et Ketté ont connu des rassemblements spontanés, parfois réprimés par les forces de sécurité. À Mandjou et Ziguila, des tensions latentes persistent, alimentées par des arrestations ciblées et une forte présence policière.
À Mokolo, dans l’Extrême-Nord, des groupes de jeunes ont organisé des marches pacifiques pour dénoncer les résultats, avant d’être dispersés. Les autorités locales ont renforcé les dispositifs de sécurité, craignant une propagation de la colère populaire.
Les revendications des manifestants portent principalement sur ce qu’ils qualifient de victoire volée du candidat Issa Tchiroma Bakary, arrivé en deuxième position selon les résultats officiels. Des activistes numériques continuent d’appeler à des marches de protestation, qui dégénèrent parfois en actes de pillage, de destruction de biens publics et de vandalisme.
Alors que le pays est plongé dans une crise post-électorale, les appels à la retenue et à la médiation se multiplient. Le Cameroun, déjà confronté à des défis sécuritaires et sociaux, se trouve à un tournant critique de son histoire politique.