28 pays, représentant 75% du commerce mondial de produits clés qui menacent les forêts, se sont engagés à prendre une série de mesures pour assurer un commerce durable.

C’est un nouveau et très ambitieux chantier autour duquel les dirigeants du monde s’engagent pour lutter contre les changements climatiques à l’échelle planétaire. Il s’agit notamment de revoir les mécanismes de culture, production et de commercialisation des produits clés qui menacent les forêts, à l’instar de l’huile de palme et du cacao.
A cet effet, 28 pays représentants 75% du commerce mondial de ces produits ont décidé de faire chemin ensemble, en se donnant un cahier de charges précis, tournant autour de l’accélération des actions visant à encourager la durabilité dans la chaîne d’approvisionnement, à aider les petits exploitants agricoles à participer aux marchés, à améliorer la transparence des chaînes d’approvisionnement et à promouvoir les nouvelles technologies et l’innovation.
Un chantier vaste donc pris à Glasgow, qui intervient au moment où certains pays producteurs du cacao et de l’huile de palme, sont en train de multiplier des actions pour densifier leur production interne de ces différentes cultures. Comment faire dès lors pour concilier enjeux de développement et lutte contre les changements climatiques? Grande question pour petites réponses, puisqu’à Glasgow, les négociations se poursuivent pour dessiner la voie qui sera celle à suivre pour faire converger le maximum aux nouvelles visions, sans altérer leurs économies locales.
L’improbable chantier
Au Cameroun par exemple, la situation est inquiétante et mérite d’être examinée de près. Pour ce qui est de l’huile de palme, la production du pays est passée de 343 000 tonnes en 2014 à 413 000 tonnes en 2018, et était projetée à 450 000 tonnes en 2020. D’ici l’année 2022, le pays ambitionne d’augmenter la production nationale d’huile de palme de 71 000 tonnes (+20%), grâce au Projet de développement du palmier à huile et de l’hévéa, qui était d’ailleurs réuni à Yaoundé en sa toute première session du comité de pilotage le 8 août 2021. « Vous avez des rendements de l’ordre de sept tonnes à l’hectare, alors qu’on peut aller jusqu’à 15 tonnes pour la même superficie. Notre rôle en tant que structure étatique est de structurer ces petits producteurs… » Expliquait alors le ministre de l’Agriculture, Gabriel Mbairobe.
Pour ce qui est du cacao, La production du Cameroun au cours de la campagne 2020-2021, qui s’est étendue du 1er août 2020 au 15 juillet 2021, a culminé à 292 471 tonnes. Une performance en hausse de 35 319 tonnes par rapport à la précédente campagne, soit 12% en valeur relative, le pays se rapproche ainsi de la barre de 300 000 tonnes de fèves produites. Des ambitions de développement agricole qui restent maintenues par le pays.
Dans cette perspective, quelle en sera la nouvelle écriture ? Le pays va-t-il surseoir à ces ambitions de développement pour préserver ses forêts et donc le climat ou inversement ? C’est cela le grand chantier à venir qui interpellera les différents acteurs engagés dans la lutte contre les changements climatiques au cours des mois, voir des années qui viennent.
Toutefois, à Glasgow, l’on affirme que l’action en matière de forêts, d’agriculture et de commerce des produits de base est un nouveau partenariat entre les gouvernements des principaux pays producteurs et consommateurs pour briser le lien entre la déforestation et les produits agricoles de base.
Christian Essimi
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