
Alors que le Cameroun traverse une période de turbulences post-électorales, un témoignage bouleversant relayé sur les réseaux sociaux fait écho à une mémoire collective douloureuse. Salatiel, ancien résident de Buea entre 2016 et 2018, dresse un parallèle saisissant entre les événements actuels et le début de la crise anglophone, mettant en garde contre une répétition tragique de l’histoire.
Un cri du cœur de l’artiste venu du passé
« Je crois vivre un déjà-vu », écrit-il. Ce témoignage, empreint d’émotion et de lucidité, retrace les étapes d’une crise qui, selon lui, aurait pu être évitée : des revendications populaires ignorées, des manifestations pacifiques réprimées, une radicalisation progressive, et l’entrée des armes dans les mains de civils. Il évoque les pillages, les règlements de comptes, les arrestations arbitraires et les kidnappings devenus monnaie courante.
Le spectre d’une instabilité prolongée
L’auteur met en lumière les conséquences humaines de ce cycle de violence : villages désertés, réfugiés internes et externes, familles déchirées, et une normalisation de la mort. Il rappelle que la crise anglophone, qui semblait au départ contenue, s’est transformée en huit années d’instabilité. Aujourd’hui, il craint que le pays tout entier ne s’engage sur une pente similaire.
Un appel à l’écoute et à la responsabilité
« Quand un peuple pleure jusqu’au point d’agitation, les dirigeants doivent écouter », insiste-t-il. Ce témoignage interpelle les autorités sur l’urgence d’un dialogue sincère et inclusif, avant que la situation ne devienne irréversible. Il appelle à une prise de conscience collective pour éviter que l’histoire ne se répète, cette fois à une échelle plus large.
Un miroir tendu à la nation
Ce récit, bien que personnel, résonne comme un miroir tendu à la société camerounaise. Il rappelle que derrière les chiffres et les discours officiels, il y a des vies, des douleurs, et des espoirs brisés. Et que l’inaction ou la répression ne font qu’alimenter les flammes d’un conflit latent.
Dans un pays où les cicatrices du passé restent ouvertes, ce témoignage est un appel à la vigilance, à la compassion et à la responsabilité. Car comme le souligne son auteur, « si on continue avec le même scénario, on finira avec le même dénouement. Et plus personne ne sera à l’abri ». voici l’integralité du post:
« Je crois vivre un déjà-vu. Vivant à Buea entre 2016 et 2018, j’ai l’impression de revivre le même scénario, mais avec des acteurs différents… Le début, c’est une série de plaintes et de réclamations populaires, des divergences d’opinions publiques, des agitations sur les réseaux sociaux.
Puis, cela passe aux manifestations pacifiques, au debut mais de plus en plus violentes, la divergence d’opinions continue, avec des provocations plus violentes et des accusations de part et d’autre. La population espère une solution, mais rien ne se passe, juste l’usage de la force et des menaces.
La même réaction des forces de l’ordre, et puis quelques morts, et plus le nombre de morts augmente, plus les personnes sont radicalisées. Les armes commencent à entrer dans les mains des civils, les incendies, les règlements de comptes… Et au milieu de tout ça, les malfrats qui profitent de la situation pour piller.
La population se retrouve entre deux feux, sans pouvoir avoir de positionnement neutre. Les arrestations se multiplient, les kidnappings deviennent normaux, mais au lieu de calmer la situation, cela radicalise encore plus de personnes.
Des villages et villes se vident, des réfugiés internes et externes, des vies complètement bouleversées. La mort devient un constant, les enfants, les femmes, les hommes (civils et militaires) et des années passent….
Une crise qui pouvait être stoppée au début est devenue 8 ans d’instabilité.
Je vois le même scénario s’écrire en étendue plus large, et j’ai des larmes aux yeux. Quand un peuple pleure jusqu’au point d’agitation les dirigeants doivent écouter, et trouver une vraie solution, parce que si on continue avec le même scénario on finira avec le même dénouement. Et plus personne sera à l’abri »
Leave a comment
