Près d’une décennie après le départ de sa dulcinée, l’un des pères fondateurs des Black styl a tiré sa révérence le 04 Juillet 2021 à l’hôpital général de Douala.
La dernière apparition publique de ce mastodonte de l’art musicale remonte au mois de Mars 2021 pour la célébration de ses 50ans de carrière musicale. Une célébration placée sous le signe de l’impact de << Destopellaire >>. Moment de partage et de grande émotion avec le grand public à travers son livre autobiographique de 290 pages intitulé « On m’appelle Desto » et un coffret audio-vidéo de 3CD et un DVD baptisé « Merci-Thanks » Interviewé cette année par Rita DIBA du quotidien Cameroun-Tribune sur ce qu’on doit retenir de ces noces d’or musicale , NKOTTI François répond : » Depuis les débuts, j’ai toujours essayé de faire bouger le mouvement culturel de notre pays. » Malheureusement son départ intervient au moment où l’Etat a décidé de faire passer la culture du secteur social à celui de production de service sous impulsion de la stratégie nationale de développement 2020-2030.
Toute une vie dans l’art et la culture de son pays
NKOTTI François démarre sa carrière dans son village Souza. Dans sa quête pour le professionnalisme, il se rend en zone urbaine et peaufine son art. Sa discographie compte plus de 30 albums. On lui doit le concours national de la chanson en 1989 devenu plus tard Mutzig star. Il s’est investi dans le développement des carrières de jeunes et a posé les jalons d’une industrie culturelle embryonnaire dans la capitale économique du Cameroun. Le festival Fomaric (foire musicale, artistique, industrielle du Cameroun) encore en scène et la foire musicale pour la prévention et la sécurité routière de Sombo en hibernation sont la preuve de son engagement entrepreneurial dans les industries créatives.
Le citoyen camerounais NKOTTI dans la vie de tous les jours
Homme politique, il a été maire pendant 15 ans de la commune de Bonalea (departement du Moungo, région du Littoral). Veuf et chef de famille, NKOTTI François est un personnage multidimensionnel. Celui qui gamin, rêvait d’être prêtre est chrétien engagé. Il confiéra selon le journal la nouvelle expression à un de ses proches . » Je marche d’ailleurs toujours avec mon chapelet dans la poche et dès que j’ai une difficulté, je le sors et je prie » On peut aisément comprendre où ce grand monsieur à la renommée internationale tirait sa force pour tenir si longtemps sur scène.
Thierry EDJEGUE