L’économie des États membres de la CEMAC, subit des fortes pressions causant des déficits budgétaires depuis 2014.
Les pays membres de la CEMAC, ont fait face à une importante conjoncture économique et financière. Pour palier la situation, les chefs d’Etats de la CEMAC, se sont réunis à Malabo le 30 Juillet 2016.
Pour trouver des solutions véritables, ils se sont assis une seconde fois à Yaoundé le 23 Décembre 2016. C’est alors qu’ils décidèrent de la mise en place d’un programme des réformes économiques et financières au sein de la CEMAC (PREF-CEMAC). Ce programme avait pour but, de restaurer les équilibres macro-économiques et de préserver la stabilité de la monnaie commune (FCFA).
Le PREF-CEMAC, était placé sous la présidence du président congolais Denis Sassou Nguesso. Il comprend deux organes à savoir : le comité de pilotage (copil), au sein duquel, siègent les ministres. Soit deux ministres, par État membre en plus des chefs des institutions communautaires. Le Copil, est par ailleurs assisté d’un secrétariat technique. Et, la cellule de suivi, composée des experts de la communauté. Le Cameroun pour sa part, est représenté dans cette cellule, par les secrétaires généraux du ministère des finances et du ministère de l’économie, de la Planification et de l’aménagement du territoire.
Mise en œuvre du PREF-CEMAC
Le programme repose sur cinq piliers, qui concentrent les mesures de mise en œuvre. Ces piliers, constituent la politique globale des systèmes monétaires et financiers. Il s’agit aussi des réformes structurelles, de l’intégration sous-régionale et la Coopération internationale. Pour ce qui est de la politique budgétaire, elle repose sur le renforcement de la mobilisation des recettes hors-pétrole. Il faut rappeler que, les résultats obtenus à ce jour sont encourageant d’après le Copil.
Par ailleurs, il faut souligner l’amélioration de la qualité de la dépense publique. Celle-ci aura permis la consolidation budgétaire soutenable, car les États ont adopté des politiques de ciblage en matière de dépenses sociales prioritaires.
De manière globale, l’ajustement budgétaire décidé par les chefs d’Etats de la CEMAC en 2016, s’est fait essentiellement sur la dépense. Il est à rappeler que, les objectifs d’une relance économique inclusive, créatrice d’emplois ne sont pas atteints. Aussi, les déficits publics des États ont fortement reculé, tant sur le plan communautaire, qu’au Cameroun.
En rappel, le solde budgétaire est passé de -6, 7% du PIB en 2016 à -3, 7 % en 2019. De part sa taille économique, le Cameroun occupe une place prépondérante dans le plan de riposte décidé par les chefs d’États de la CEMAC à Yaoundé en Décembre 2016.
Politique monétaire et système financier
Les chefs d’Etats de la CEMAC ont conjugué avec la BEAC, pour reconstituer les réserves internationales. Celles-ci représentent jusqu’à présent, 3mois et plus d’importations de la zone. Il convient de rappeler que la réglementation, des changes a été réformée. L’application de cette réforme, pourrait permettre d’améliorer le stock des réserves par un rapatriement. Il faut donc dire que, la reconstitution des réserves de change, demeure un des axes majeurs, du plan de sortie de la crise économique de 2016, mais aussi de la crise liée au Covid-19.
Les États de la CEMAC, ont pensé la redynamisation des marchés financiers. Il est à noter que, la première étape concernant l’intégration des marchés de la communauté est achevée. En perspective, il est question de l’application strict, de la réglementation des changes en vigueur. L’on pourrait ainsi approfondir, l’intégration financière et assurer une surveillance du risque dans le secteur Bancaire.
DONALD ARMEL OMOLOBINA