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Education : Les frais d’APEE étranglent les parents

À quelques jours de la rentrée scolaire effective fixée pour le 05 Septembre prochain, de nombreux parents demeurent inquiets. Motif, les frais d’APEE qui grimpent dans les lycées, au point que ces derniers en termes de frais à débourser pour la scolarité d’un élève font désormais concurrence aux établissements privés.

frais d'APEE

Une enquête menée par la rédaction au sein du Lycée Bilingue de Nkoabang, Lycée Bilingue de Mimboman et au Lycée Général Leclerc permet tout d’abord de constater l’absence d’harmonisation des frais d’APEE dans ces trois établissements d’enseignement secondaire situés à Yaoundé.


Au Lycée de Nkoabang, établissement situé dans la Mefou et Afamba, les frais d’APEE s’élèvent à 13000 Francs. Le Lycée général Leclerc, a mis les frais d’APEE à 25000 francs et le Lycée de Mimboman bat le record en fixant ces frais à 36000 francs.

Il convient de dire que ces frais d’APEE sont fixés indépendamment des autres frais exigibles. C’est ainsi qu’au lycée de Nkoabang par exemple, aux côtés des frais d’APEE se trouvent les frais de construction qui s’élèvent à 20000f, les frais d’informatique, 5000 et finalement la scolarité qui est de 7500 Francs. Ce qui fait un total d’environ 45000 Francs qu’un parent doit débourser pour faire inscrire son enfant dans ce Lycée, le plus grand d’ailleurs de la Mefou et Afamba.


Pis encore, il est exigé aux parents de s’acquitter au préalable des frais d’APEE avant de procéder au payement des autres frais, et donc la scolarité.

C’est donc, cette exigence qui fait perdre le sommeil aux parents qui perdent le sommeil face à la boulimique financière des chefs d’établissement, qui disons-le, imposent les frais d’APEE à l’Assemblée Générale de l’Association des Parents, Elèves et Enseignants en fonction de ses objectifs qui sont dilués dans ceux de l’établissement. Une imposition qui va l’encontre des textes de 1991 sur l’APEE et surtout sur la politique de la gratuité de l’éducation prônée par le Gouvernement.


Les frais d’APEE, loin de refléter les objectifs qu’ils se sont fixés dans le texte créant cette association et fixant ses modalités de fonctionnement, constituent la mangeoire des Chefs d’établissements, avec la bénédiction certaine des hauts responsables des Ministères de l’Education de Base et du ministère des Enseignements Secondaires.


D’ailleurs, même les proches collaborateurs du chef de l’établissement savent que seul ce dernier a le droit de s’exprimer sur la question des frais d’APEE et interroger dessus, ils gardent le mutisme total.

Un censeur du Lycée de Nkoabang qui a voulu garder l’anonymat, confiait aux enquêteurs de la rédaction que l’APEE constitue la chasse gardée du proviseur ; et personne mieux que ce dernier, ne saurait vous parler avec exactitude de ce à quoi sert les frais d’APEE et comment sont gérer ces fonds.
Lorsque la même question est posée aux chefs d’établissements, ils répondent laconiquement qu’ils servent à entretenir les infrastructures scolaires et subvenir au fonctionnement interne de l’établissement avec le payement, par exemple des enseignants vacataires.


En somme, si les APEE auraient pu avoir un caractère noble, cette nobilité disparait devant l’enrichissement illicite mis en place par les chefs d’établissement bien protégés.

ADO

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