C’est environ 860 milliards de dollars de plus endossés dans les comptes de ces Etats fragiles en 2020, selon la Banque mondiale.

Taux record de la dette des pays à revenu faible et intermédiaire plafonné aujourd’hui à 860 milliards FCFA, soit 485306,77 milliards de Franc CFA. Le récent rapport publié par le groupe de la Banque mondiale met en relief les difficultés des Etats à réguler de façon continue leurs différents comptes d’opération financière. Selon la récente note de conjoncture, tirée de la dernière édition des Statistiques sur la dette internationale (IDS), le volume de la dette extérieure des pays à revenu faible et intermédiaire a globalement augmenté de 5,3 % en 2020 pour atteindre 8 700 milliards de dollars.
Une augmentation importante due à la pandémie dont les mesures avaient pour but de répondre à l’urgence sanitaire, à atténuer l’impact de la pandémie sur les populations pauvres et vulnérables et à engager les pays sur la voie de la reprise. Des actions concrètes à l’origine de la hausse de 12 % du poids de la dette des pays à faible revenu. Une détérioration générale des indicateurs de la dette qui concerne toutes les régions du monde. Cependant les pays à revenu faible et intermédiaire, l’augmentation de l’endettement extérieur a été supérieure à la croissance du revenu national brut (RNB) et des exportations.
Une situation qui entrainé la réduction du ratio dette/RNB de ces pays car celui-ci est passé de 37 % à 42 % entre 2019 et 2020, tandis que leur ratio dette/exportations grimpait de 126 % à 154 %. « Le problème de la dette exige une approche globale qui intègre réduction de la dette, restructuration plus rapide et amélioration de la transparence. Selon David Malpass, la viabilité de la dette est indispensable à la reprise économique et à la réduction de la pauvreté. » Une recommandation faite par le président du Groupe de la Banque mondiale.
Une indication importante du manager au moment où les emprunts nets des pays à revenu faible et intermédiaire contractés auprès de créanciers multilatéraux ont atteint globalement 117 milliards de dollars en 2020, tel qu’indiqué dans le document, soit le niveau le plus élevé de ces pays depuis une décennie. Les flux générateurs de dette publique en direction des pays à faible revenu ont aussi atteint en 2020 leur niveau record en dix ans, à 71 milliards de dollars, soit une hausse de 25 %. Sur ce montant, 42 milliards de dollars proviennent de créanciers multilatéraux, y compris le FMI, et 10 milliards de dollars de créanciers bilatéraux.
Pour ce faire alerte Carmen Reinhart, vice-présidente principale et économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale : « Le niveau élevé et la montée rapide des dettes publiques posent un défi de taille à nombre d’économies à travers le monde, les responsables politiques doivent se préparer à un risque possible de surendettement lorsque les conditions des marchés financiers deviendront moins favorables, en particulier dans les économies émergentes et en développement. » Une prémonition qui ne demande qu’une gestion plus efficace et une capacité d’innovation des pays à revenu faible et intermédiaire pour tenter de redresser la courbe déjà assez inquiétante de leurs finances publiques.
Brice Ngolzok