Les nombreuses initiatives entreprises par le gouvernement de Yaoundé ne sont toujours pas à mesure de résoudre les problèmes relatifs aux effectifs et aux rémunérations des agents publics.
Véritable serpent de mer pour le gouvernement de Yaoundé quant à la maitrise de ses effectifs et de sa masse salariale. Un casse-tête chinois que ne parvient pas résoudre les thuriféraires du régime du 06 novembre 1982. Du ministre Essimi Menye jusqu’à Louis Paul Motaze, l’argentier actuel du Cameroun en passant par Alamine Ousmane Mey son prédécesseur, chacun y a apporté sa touche sans pour autant que les lignes ne bougent fondamentalement.
Quelques cris de satisfécit se sont récemment fait ressentir à la fin de la dernière opération de Comptage Physique de l’Etat. Un COPPE initié par le natif de Bengbis, dans le département du Dja et Lobo région du Sud, au lendemain de son installation au Ministère des Finances le 05 mars 2018. Des louanges ampoulées des membres du gouvernement dont les chiffres flatteurs faisaient état d’une économie d’environ 30 milliards de FCFA et d’une réduction des effectifs à hauteur 388 000 agents contre 410 000 avant le recensement. Des éloges qui n’ont duré que le temps d’une saison.
En effet, les causes ont produit les mêmes tares notamment sur la masse salariale des agents publics qui n’a pas connu un réel changement dans le fond car ce montant est toujours plus de 90 milliards de FCFA par mois soit plus de 1000 milliards de FCFA en valeur absolue. Un chiffre assez illustratif de la réalité de terrain, marquée par de nombreux agents fictifs et véreux qui continuent d’émarger dans les caisses déjà très fragiles de l’Etat.
Par ailleurs, le pays ne respecte pas le ratio de soutenabilité de la masse salariale fixé au maximum à 35% dans le cadre des critères de surveillance multilatérale édictés par la Communauté Economique des Etats de la sous-région. Ce ratio, qui fait le rapport entre le volume des recettes fiscalo-douanières collectées au cours d’une année et les dépenses de personnel de l’Etat, a été de 36,5% en valeur relative en 2019. Un pourcentage considéré encore comme le meilleur ratio de soutenabilité effectué par le Cameroun depuis 2011. De façon concrète le pays enregistre des taux au-delà de 40% en valeur relative, ce qui n’est pas de nature à garantir une masse salariale conforme aux recettes annuelles du budget du Cameroun.
Brice Ngolzok