Le gouvernement camerounais doit mettre sur pied des initiatives publiques, privées en adéquation avec les besoins de la population afin de combler le déficit structurel en la matière dans ce pays.
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le manque criard de logements décents au Cameroun est bien à l’origine de nombreuses dissonances de voix entre les populations de ce pays. « Bien que les dispositifs nécessaires à la réalisation des programmes de logements publics aient évolué vers l’expérimentation des partenariats public-privé et le changement de rationalité économique, la persistance de certains acteurs, mais aussi de certaines pratiques, indique une redéfinition plutôt qu’un changement de modèle de politiques publiques. » Indique Mathilde Jourdam-Boutin dans un article paru dans Urbanistes en 2018.
La doctorante en Géographie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne vient à travers ces propos donner des orientations plus que actuelles sur le chemin adéquat à prendre pour une meilleure dynamique de ce secteur. Et de la bouche de Célestine Ketcha Courtes, la ministre en charge de l’Habitat et du Développement Urbain lors de sa visite guidée effectuée à Madame Maimunah Mohd Sharif, Directrice Exécutive, ONU-Habitat et Secrétaire Générale Adjoint des Nations Unies à Yaoundé dans le cadre de la célébration de la 35ème édition internationale de l’Habitat. La cheffe de Département propose un partenariat qui combine trois acteurs principaux à savoir ceux issus du secteur public, du privé et les populations.
Une proposition qui nécessite donc un travail collégial entre les trois strates d’implication dans ce processus qui ne cesse d’interpeller de nombreux gouvernements africains. « Le Fonds de solidarité africaine (FSA) devrait rejoindre l’actionnariat de classe « B » à l’occasion. Au cours de la 40ème AGA, nous demanderons l’approbation des actionnaires » déclare le zimbabwéen Andrew Chimphondah, Directeur général de Shelter Afrique lors du symposium annuel relatif au logement. Travaux qui ont davantage fixé les bases nécessaires pour une résolution efficace des logements en Afrique afin d’atteindre l’objectif fixé de 56 millions de logements dans le continent. Une vision en parfaite adéquation avec la volonté des autorités de Yaoundé qui veulent réduire les besoins dans ce secteur. En effet, ceux-ci sont estimés à environ 1 750 000 logements dans les deux principales métropoles politiques et économiques du Cameroun, selon un récent rapport de l’Institut National de la Statistique publié en juillet 2020 alors que l’offre tournait au cours de la période d’enquête à 540 000 logements.
Des statistiques qui ouvrent bien la porte à une véritable refonte du management des politiques de l’Habitat au Cameroun en combinant la population à travers une société civile édifiée sur les questions et capables d’apporter plus de grain aux actions entreprises par le secteur public et les initiatives privées.
Brice Ngolzok