Le débat autour de la paternité de cette musique populaire divise l’opinion, à force d’arguments et autres éléments culturels.
La scène musicale camerounaise s’est enrichie ces dernières années d’un nouveau style baptisé « Mbole « . Essentiellement festif et folklorique, cette trouvaille de l’art musical a su s’imposer dans un environnement austère. Difficile aujourd’hui d’affirmer avec certitude qui est le précurseur de ce mouvement populaire.
Polémique sur la définition son origine
Caractérisé par le Live, le Mbole est une animation brute. L’improvisation est son champ de prédilection. Les objets du quotidien produisant du son notamment, le célèbre Djembé (une sorte de tam-tam) est l’un des instruments principaux. A la question de savoir d’où vient le Mbole, Papy Nsimi, Animateur radio ayant des racines dans le Sud Cameroun affirme que ça vient de la forêt. Selon lui » Les natifs du Sud département de l’Ocean à l’époque invitait souvent les pygmées pour animer la galerie le weekend. En regardant de près cette séquence vous verrez que les premiers habitants du Cameroun ont un pas de danse particulier, une animation hors norme qu’on peut qualifier de Mbole ».
Dj lexus, petit bozard, les crazy mix, petit virus, le groupe Medecins de Medeline, petit Malo, Happy d’efoulan, Joël la fleur sont les dignes ambassadeurs de ce rythme. Certains se sont donnés pour mission de le révolutionner coûte que coûte. Mais il faut d’abord valider le fait qu’il vient du ghetto. Rencontré par culture ébène, Dj Lexus déclare que : » Le mbole est la musique du kwatta, la musique des veillée comme on le dit souvent » Parti des sombres regroupements funèbres où il faisait danser plus d’un, cette musique ne cesse de prendre de l’ampleur.
Le Mbole et les différents aires culturels du pays
Pays multiculturel, le Cameroun compte quatre grandes aires géoculturelles. Il est difficile de classer ce rythme dans une zone particulière. Selon Le journaliste Manfred ESSOME : » Il est impossible à classer au sein d’une aire culturelle précise, parce qu’il emprunte divers versants musicaux pour s’adapter. Principalement le mbalax qui nous vient du Sénégal, du Bikutsi auquel il se rapproche beaucoup (Fang Béti), Mouvements associés et improvisés Hip-Pop, (World) Makossa (Sawa), et même de l’Assiko ou de l’Essewe avec des gestes acrobatiques et non linéaires. »
De nos jours, pendant les occasions heureuses ou malheureuses, les mboleyeurs nous font danser à l’aide de leurs tams-tams et leurs Inspirations spontanées. Papy NSIMI qui qualifie de folklore ce qui se diffuse dans les médias traditionnels et sociaux gagnerait à être mieux structurer.
Thierry EDJEGUE