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Mémoire : Le défi d’un hommage mérité pour Amobe

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Alors que les obsèques au Cameroun sont annoncées, il est urgent d’interroger la capacité du pays à honorer l’illustre disparu.

C’est de notoriété publique, le Cameroun ne sait pas honorer ses icônes, ni vivantes ni mortes . De Anne Marie Nzie à Wesmadiko en passant par Jean Pierre Sa’a, Nguéa Laroute, Ferdinand Oyono, Tom Yoms, Théophile ABEGA, Lapiro de Mbanga, Joseph Ndi Samba et plein d’autres, le triste constat a été quasiment le même. Ils ont été conduit à leur dernière demeure si ce n’est avec un amateurisme avéré, avec une inquiétante désinvolture.  » La relation du Cameroun à son histoire est quasi nulle. Le pays ne s’est pas valoriser ses icônes, construire sa mémoire pour aider les générations futures à s’identifier à ces grandes figures qui ont contribué au rayonnement de notre image culturelle  » , Déplore Martial Nguea, chroniqueur culturel.

On garde aussi en mémoire le triste sort réservé à Jean Miché Kankan , humoriste Camerounais inégalé à ce jour, dont les sketchs sont restés d’une actualité déconcertante et dont le sens de l’humour, de l’autodérision, la maîtrise de la société camerounaise n’a de cesse de faire l’unanimité. Des larmes oui , des larmes et des lamentations le temps d’un ensevelissement pour les plus aimés et juste sur quelques heures ou jours après l’annonce du décès pour les autres.
Cette fois encore,le Cameroun est frappé en plein cœur par la disparition d’un de ses fils à la renommée internationale. Amobé , animateur, journaliste , producteur audiovisuel de renom , a rangé les armes de son combat pour la valorisation de la culture africaine et Camerounaise le 08 septembre 2021 à Paris. Pendant des dizaines d’années, il a sur Radio France Internationale, TV5Monde, France 24 pour ne citer que ces prestigieux médias là, vendu l’image d’une Afrique riche et fière de sa culture. Une Afrique aux talents certains , une Afrique à la fois évoluée et fidèle à ses idéaux d’amour, de solidarité, d’hospitalité et d’ouverture au monde. Une tâche accomplie avec amour et maestria qui lui a valu d’être réclamé par tous les pays africains. Amobé le Camerounais, a fini par être Congolais, Gabonais, Ivoirien, Sénégalais etc. tellement il savait porter haut toute l’Afrique.


C’est cet Amobé là qui reviendra en terre camerounaise le 22 septembre 2021 pour être inhumé dans son village Nkolbogo trois jours plus tard. Si on est presque sûr que l’après Amobé sera autant silencieux en hommage que l’ont été d »autres, au regard des hommages lapidaires et expéditifs proposés jusqu’ici par les artistes, hommes et femmes de culture et autres médias camerounais, on peut au-moins espérer et en appeler à un dernier voyage à la hauteur du digne ambassadeur des cultures africaines, en toute originalité , loin des « coupé-cloué » habituels. C’est clairement là une autre opportunité qu’a le Cameroun, de donner à l’un de ses César de la culture, ce qui lui revient … de droit.

Rolande AGONG

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