
Dans un contexte où le Cameroun célèbre 43 ans de présidence de Paul Biya, la militante panafricaine Nathalie Yamb a récemment critiqué le chef d’État sur les réseaux sociaux, mettant en lumière l’absence de réformes significatives visant à « décoloniser les mentalités » au sein de la société camerounaise.
Nathalie Yamb interroge le président sur son engagement à transcender le passé colonial, rappelant que, malgré plusieurs décennies au pouvoir, des réformes essentielles restent inachevées. Elle souligne l’absence d’initiatives pour intégrer l’histoire et la géographie africaines dans les programmes scolaires, laissant ainsi la jeunesse sans les outils nécessaires pour affronter les défis contemporains.
La question de la monnaie est également au cœur des préoccupations de Yamb. Elle dénonce le maintien du franc CFA, souvent considéré comme un symbole de la dépendance post-coloniale, et appelle à des mesures concrètes pour affranchir le Cameroun de cette « chaîne coloniale ». Cette critique renvoie à un sentiment plus large de frustration parmi les Camerounais, qui espèrent un avenir économique plus autonome
Le constat est tout aussi préoccupant en matière de diversité linguistique. Yamb déplore l’absence d’enseignement des langues nationales dans le système éducatif, ce qui, selon elle, contribue à une aliénation culturelle. Elle appelle à une valorisation des identités africaines et à une adaptation des institutions éducatives aux réalités locales.
L’examen des pratiques judiciaires révèle également un ancrage colonial. Yamb critique le fait que juges et magistrats continuent de porter des tenues d’inspiration occidentale, illustrant une continuité des normes coloniales dans les institutions camerounaises. Cette observation soulève des questions sur la nécessité d’une véritable décolonisation des institutions et des mentalités.
Au-delà des critiques sur les politiques éducatives et économiques, Yamb décrit un pays en proie à des divisions tribales exacerbées et à une gouvernance qu’elle qualifie de « kakocratique ». Elle met en garde contre l’impact de ces dynamiques sur la cohésion sociale et l’avenir du Cameroun.
Le message de Nathalie Yamb résonne comme un appel à la réflexion et à l’action. Alors que le Cameroun continue de faire face à des défis considérables, la question de la décolonisation des mentalités et des structures est plus pertinente que jamais. La prise de conscience de ces enjeux pourrait ouvrir la voie à des changements nécessaires pour un avenir plus inclusif et autonome.