Les islamistes d’un groupe dissident de Boko Haram ont emmené un grand nombre de personnes en captivité dans une ville du nord-est du Nigéria. De nombreuses victimes venaient de rentrer dans la ville après avoir fui une attaque sanglante il y a deux ans.
Des membres du groupe djihadiste État islamique de la province de l’Afrique de l’Ouest (ISWAP) ont envahi le nord-est nigérian de Kukawa mardi soir, prenant des centaines d’otages, des habitants et des sources de la milice ont déclaré mercredi.
Le chef de la milice locale, Babakura Kolo, a déclaré que bon nombre des personnes saisies venaient d’être réinstallées dans la ville par le gouvernement après avoir passé près de deux ans dans des camps de déplacés après avoir fui une attaque contre la ville en novembre 2018.
« Les terroristes ont attaqué la ville dans 22 camions vers 16 heures (16h00 GMT) hier et ont engagé des soldats gardant la ville dans une bataille féroce », a-t-il dit.
Des sources de sécurité affirment que l’ISWAP tente de renforcer son influence dans la région du lac Tchad, où se trouve Kukawa. Le groupe est un groupe dissident de Boko Haram, une organisation djihadiste qui a tué des dizaines de milliers de personnes au cours de sa campagne de 10 ans principalement dans le nord-est du Nigéria pour établir un État basé sur la loi islamique fondamentaliste.
Des millions de déplacés
Le conflit djihadiste dans le nord-est du Nigéria a contraint quelque 2 millions de personnes à fuir leurs maisons, nombre d’entre elles se déplaçant vers des camps de déplacés dans la capitale régionale de Maiduguri.
Les autorités tentent depuis deux ans de les amener à retourner dans les villes qu’elles ont quittées, même si les organisations caritatives internationales ont insisté sur le fait qu’il n’était pas sûr de le faire. Ceux qui sont rentrés sont confinés sous protection militaire, mais les insurgés continuent de mener des attaques.
Les Nations Unies ont déclaré vendredi dernier que 10,6 millions des 13 millions de personnes dans les États de Borno, Adamawa et Yobe auraient besoin d’une aide humanitaire cette année au milieu des ravages du conflit et de la pandémie de coronavirus.