
Réagissant à la récente déclaration du CNC concernant une plainte déposée par le MRC, le politologue Njoya Moussa dénonce l’inaction du régulateur des médias face à certains dossiers. Ancien plaignant et victime de diffamation, il accuse le CNC d’être complice de la propagation des discours de haine dans les médias camerounais. Voici l’intégralité de sa sortie :
Dans une correspondance datée du 19 mars dernier et adressée à l’avocat du MRC, le CNC, par la plume de son Président Joseph Chebongkeng Kalabubsu, justifie le non-enrôlement des plaintes de Maurice Kamto contre plusieurs journaux. Ces derniers l’avaient accusé d’être le parrain de la BAS. La raison invoquée ? Ces plaintes seraient arrivées seulement 24 heures avant la tenue de la session.
Ce que le Président du CNC « oublie » volontairement de préciser, c’est que ce genre de pratique est récurrent dans cette institution. Moi-même, j’en ai fait l’amère expérience.
Victime de diffamation grave et de discours haineux de la part d’un « journaliste », j’avais saisi le CNC par une correspondance datée du 7 juin 2022, officiellement reçue le même jour. Et jusqu’à présent, cette affaire n’a jamais été enrôlée !
Pire encore, ledit « journaliste » continue ses méfaits et m’a même nargué en affirmant qu’il avait suffi qu’un de ses parrains, un ministre, appelle le Président du CNC pour que l’affaire soit classée sans suite.
En réalité, le CNC n’est qu’un groupuscule mis en place pour brimer les organes de presse dits d’opposition et protéger les barons du régime.
C’est pourquoi ils n’enrôlent pas les affaires impliquant des directeurs de publication proches du régime. C’est aussi la raison pour laquelle M. Chebongkeng s’est permis de conseiller à l’avocat du MRC, Me Hyppolite Meli, d’exercer un droit de réponse dans les journaux incriminés.
Ce « conseil » farfelu n’est qu’un moyen pour le Président du CNC d’envoyer le Pr Maurice Kamto balader, comme ils l’ont fait avec moi en 2022 !
Car, lorsqu’il s’agit d’affaires concernant des ministres ou d’autres institutions publiques, est-ce que ces derniers exercent au préalable un droit de réponse ? Non. Mieux encore, le CNC s’auto-saisit dans la plupart de ces cas !
À bien y regarder, le CNC apparaît même comme le principal complice des discours haineux et des dérives qui prospèrent dans la presse camerounaise.