Politique : Le ras-le-bol de Jean-Pierre Bekolo face aux appels à la candidature de Paul Biya

Le cinéaste Jean-Pierre Bekolo a profité de l’anniversaire du parti au pouvoir pour tirer la sonnette d’alarme. Selon lui, « les responsables de ces initiatives sont des personnes installées qui cherchent à conserver égoïstement leurs acquis et privilèges. »

Alors que l’élection présidentielle approche à grands pas, les appels à la candidature de Paul Biya se multiplient. Des chefs traditionnels aux religieux, en passant par divers groupes sociologiques, ces sollicitations deviennent de plus en plus fréquentes à l’approche d’octobre 2025. Pour Jean-Pierre Bekolo, cette stratégie ne pousse plus les Camerounais à rêver d’un avenir meilleur, mais les incite à se contenter d’un présent précaire. Voici l’intégralité de sa déclaration :

UNE PLACE

« Si nous sommes sûrs d’une chose aujourd’hui, c’est que ceux qui appellent en ce moment à voter pour Paul Biya ne le font ni pour Paul Biya, ni pour les Camerounais. Ils le font avant tout pour eux-mêmes, pour préserver “une place”, leur place. Regardez-les attentivement : ce sont déjà des privilégiés, des personnes installées qui cherchent à conserver égoïstement leurs acquis et privilèges… une place. Le ministre veut rester ministre, l’homme d’affaires veut continuer à faire ses affaires… sous un Paul Biya présent ou même absent. Tous défendent leur intérêt individuel, “une place”.

Et que disent-ils aujourd’hui à ceux pour qui ça ne va pas ? Ceux à qui on a promis la sortie du tunnel ? Rien. Même plus besoin de leur mentir, de leur faire miroiter de grandes ambitions. Plutôt, ils les amènent à ne plus rêver de mieux, mais à rêver que leur quotidien actuel ne soit pas pire. En d’autres termes, ils leur vendent l’idée que leur enfer actuel est un paradis. Une stratégie redoutable qui ne pousse plus les Camerounais à rêver d’un futur meilleur, mais juste à se contenter de leur présent, aussi précaire soit-il. “Une place.”

Ainsi, chacun lutte pour une place, sans projet collectif, reproduisant le même schéma : une place. Exactement comme ceux qui appellent à voter Biya où “chacun s’assoit, Dieu le pousse” : une place. Le Cameroun devient alors ce bus à plusieurs places où, malgré le slogan “on est ensemble”, chacun est assis à une place, ayant une destination différente de son voisin, alors que le bus a la même destination pour tous.

Comment ne pas comparer ce bus avec un chauffeur à plusieurs têtes, à un cercueil ambulant où chaque Camerounais, assis à sa place, seul, la place du mort, serait complice de sa propre mort ? »

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