
Soixante-douze heures après la publication de sa lettre pastorale, le secrétaire général adjoint du parti au pouvoir adresse une missive à l’homme d’Église.
Les fidèles chrétiens n’avaient pas encore fini de parcourir l’intégralité de la lettre de l’archevêque métropolitain de Douala que Grégoire Owona s’est invité dans le débat. L’homme politique a choisi sa page Facebook pour répondre à Mgr Kleda, abordant les points saillants de sa lettre. Voici un extrait de sa réaction :
« Loué soit Jésus-Christ, Monseigneur Kleda !
J’ai lu religieusement votre lettre pastorale du 8 août dernier. Bien lue. Bien comprise. Une très belle lettre pour le fidèle et paroissien que je suis.
Mon séjour à Yaoundé étant suspendu à un décret qui peut tomber à tout moment, je demeure, conformément au droit canon, paroissien à Japoma, où je m’efforce de remplir mes obligations. L’Église a des lois et des règlements que je m’efforce de respecter pour mériter d’être catholique.
Je constate avec une grande amertume que beaucoup de choses que vous attribuez au régime ne sont pas justes. Même si certaines pourraient l’être, je vous prie de m’excuser de ne pas les reprendre ici.
Je remarque qu’un nombre important des personnes que vous mettez en cause sont de fervents catholiques, tout comme on y retrouve également des musulmans et d’autres témoins du Christ.
Je constate que, depuis plus de 2000 ans, l’Église n’a pas réussi à éradiquer ni le vol ni la corruption. Pourtant, les prêtres, les évêques et les cardinaux, entre autres, sont toujours bien en place, espérant, persévérant, priant et travaillant dur pour le bien de l’humanité… Ce qui est, par ailleurs, une excellente chose.
Après vous avoir lu et profondément réfléchi, après avoir échangé avec de nombreux concitoyens, je tiens à remercier mon Père-Évêque que vous êtes, ainsi que le grand archevêque qui a succédé au regretté Christian Cardinal Tumi.
Vous connaissez le travail que nous avons accompli ensemble dans votre diocèse. Fort de cette expérience, je choisis la voie de la sagesse, de la tempérance et de la conviction : je voterai donc pour Paul Biya.
Il me semble être le seul à garantir la paix, la sécurité et les évolutions positives pour notre pays, y compris certaines que vous appelez de vos vœux.
Pour le reste, les Camerounais savent faire, et ils le feront bien — y compris le choix de la sagesse, de la tempérance et du travail bien fait.
Je serai bref pour être bien compris, et je vous prie de me pardonner mes péchés, en attendant de vous revenir pleinement. »
Grégoire Owona