
L’ancien ministre camerounais Issa Tchiroma Bakary a été désigné samedi,13 Septembre 2025, candidat consensuel de l’opposition contre Paul Biya pour la présidentielle du 12 octobre, après une assemblée générale de l’Union pour le changement en 2025.
Réunie à Yaoundé, plusieurs partis politiques et personnalités de l’opposition ont voté à l’unanimité en faveur de cette candidature, selon un communiqué signé par plusieurs membres de cette organisation informelle créée après les investitures des candidats à la présidentielle.
Parmi les signataires figure Anicet Ekane, président du Manidem, parti qui avait présenté la candidature de Maurice Kamto, finalement recalée par la commission électorale ELECAM et le Conseil constitutionnel en août.
Discours de nomination – Issa Tchiroma Bakary
Meeting de l’Union pour le Changement – 13 septembre 2025
(Anniversaire de la mort de Ruben Um Nyobè)
Mes chers compatriotes,
Camerounaises, Camerounais, chers frères et sœurs de la diaspora,
En ce 13 septembre, jour sacré de mémoire, nous honorons la mémoire de Ruben Um Nyobè, père de notre lutte pour l’indépendance, martyr tombé pour la liberté de notre peuple. Ce jour n’est pas un hasard. C’est un symbole : la flamme de nos héros, que beaucoup croyaient éteinte, brûle encore. Elle brille aujourd’hui dans nos cœurs et éclaire ce grand rassemblement. Comme Um Nyobè hier, nous nous levons aujourd’hui pour affirmer que le Cameroun n’appartient à aucun clan, à aucune famille, mais à son peuple souverain.
Aujourd’hui, vous m’avez confié l’immense honneur d’être le candidat consensuel du peuple, celui de l’Union pour le Changement.
J’accepte cette mission avec humilité, gravité, mais aussi avec une détermination sans faille.
À ceux qui doutent encore, à ceux qui craignent que cette coalition ne puisse tenir, je veux vous rassurer : nous sommes prêts.
Le soir du 12 octobre 2025, nous serons au rendez-vous de l’histoire. Cette fois-ci, le peuple ne sera pas trahi. Cette fois-ci, les Camerounais défendront leurs voix. Nous ne permettrons plus que la volonté populaire soit confisquée comme par le passé.
Monsieur le Président sortant, vous êtes encore en fonction. Mais je suis désormais votre vis-à-vis. Vous avez un bilan, moi j’ai un programme. Vous avez gouverné pendant 43 ans, moi je viens proposer un mandat de transition de 3 à 5 ans pour reconstruire ce que vous avez détruit.
Sortez de vos palais. Venez battre campagne. Venez débattre devant le peuple. Défendez vos 43 ans de règne, et je viendrai présenter les six grands chantiers du Programme Commun de Transition.
Vous avez gouverné par procuration, utilisant la peur, la manipulation et la division comme armes politiques. Moi, je viens avec l’espoir, avec la réconciliation, avec la volonté de rassembler tous les Camerounais. La bataille commence aujourd’hui. Et je vous le dis clairement : je ne perdrai pas cette bataille, car je marche avec le peuple.
À mes frères et sœurs de l’opposition, à la société civile, à la diaspora, je vous tends la main. Laissez vos rancunes. Oubliez vos querelles passées. Le Cameroun n’a pas besoin de divisions, il a besoin de victoire. L’heure n’est plus aux égos, ni aux ambitions personnelles. Nous avons un seul objectif : libérer le Cameroun du système qui l’étrangle depuis plus de 40 ans. Et je vous le dis : il y a de la place pour chacun d’entre vous dans cette lutte. Cette victoire ne sera pas celle d’un homme, ni d’un parti, mais celle du peuple camerounais.
Je prends ici un engagement solennel devant vous et devant l’histoire : je ne briguerai qu’un seul mandat de transition de 3 à 5 ans.
Durant ce mandat, nous allons :
- Réconcilier les Camerounais, mettre fin à la guerre fratricide et restaurer la paix.
- Organiser un audit complet de l’État pour connaître l’état réel de nos finances, de nos richesses et de nos institutions.
- Réformer la Constitution et le Code électoral pour garantir qu’après nous, plus jamais notre peuple ne sera privé de sa voix.
- Donner à la diaspora la place qui lui revient, en instaurant la double nationalité.
- Engager la jeunesse et les femmes dans le travail, l’emploi et la formation.
- Rendre l’électricité et Internet accessibles à tous pour relancer notre économie.
- Préparer des élections libres et transparentes, qui permettront une alternance pacifique et durable.
Et je vous promets ceci : je ne trahirai jamais le peuple, même si cela doit me coûter la vie.
À nos adversaires, je veux dire ceci : le seul résultat que nous accepterons est celui des urnes. Aucune manœuvre, aucune falsification, aucune manipulation ne passera plus.
Vous avez semé la peur pendant 43 ans, mais aujourd’hui, la peur a changé de camp.
Nous sommes le 13 septembre, jour anniversaire de la mort de Ruben Um Nyobè. Ce n’est pas un hasard, c’est un signe. Comme lui hier, nous disons : le peuple doit choisir son destin. Le Cameroun doit redevenir la maison de tous ses enfants, sans exclusion, sans haine, sans dictature.
Mes chers compatriotes, la bataille a commencé. Elle sera rude, elle sera longue, elle sera difficile, mais nous sommes prêts. Le 12 octobre, le peuple camerounais devra choisir entre la continuité du désastre et la transition de l’espoir.
Je vous appelle à rester mobilisés. Défendez chaque voix. Protégez chaque bulletin. Parce que, cette fois-ci, nous ne serons pas volés.
Je vous le dis avec force : nous allons gagner, parce que nous avons la vérité, nous avons la justice, nous avons le peuple.
Vive l’Union pour le Changement ! Vive le Cameroun libre, uni et réconcilié !
Issa TCHIROMA BAKARY