Présidentielle 2025 : la grand-messe du départ de Paul Biya dite par Mgr Kleda divise les fidèles

Dans une interview accordée là RFI, le 25 décembre 2024, jour de la fête de Noël, l’archevêque de Douala, Monseigneur Samuel Kleda fait un tour d’horizon de la situation dans le pays, ainsi que des défis qui l’attendent pour cette nouvelle année dont les    élections présidentielles où il appelle Paul Biya à prendre sa retraite

Depuis la sortie de l’homme d’église connu pour ses positions anti système, le landerneau politique est agité. Normal, l’archevêque métropolitain de Douala a jeté un pavé dans la mare du pouvoir de Yaoundé.Dans son interview sur RFI, il affirme sans ambages qu’il est simplement temps pour Paul Biya de passer le flambeau après 42 ans de pouvoir.

Après une analyse froide du bilan du Renouveau et de l’âge très avancé de son champion, l’ecclésiastique demande à l’actuel Chef de l’État de ne pas céder aux appels de quelques thuriféraires qui l’invitent à se représenter pour un huitième mandat.

« Ce que je veux pour mon pays, c’est une transition pacifique. Ce qui veut dire qu’on doit organiser les élections selon les normes, des élections ou tout le monde accepte le jeu démocratique… Nous sommes des êtres humains, à un moment donné nous quitterons ce monde. Nous ne pouvons pas faire des miracles. Ceux qui appellent Biya à se représenter   ce n’est pas du tout réaliste », a déclaré Monseigneur Kleda.

Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale Grégoire Owona n’est pas du tout surpris par les propos tenus par Monseigneur Samuel Kleda sur une éventuelle candidature du président Paul Biya en 2025.

Selon Grégoire Owona qui réagissait sur RFI aux propos de Monseigneur Kleda, l’Archevêque a déjà choisi son camp en prenant des positions politiques sans en mesurer les conséquences.

« Je ne suis pas étonné. Ça lui ressemble ce type de choses parce qu’il est un prélat qui a pris son camp. Il se sent parfois obligé de prendre des positions politiques sans en analyser toutes les conséquences », a indiqué Grégoire Owona.

Toutefois, Grégoire Owona assure qu’au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le choix qui est fait est d’attendre la fin du mandat et le choix que va faire le président Paul Biya.

« Il a pris sa position de citoyen, celles de ses ouailles qui veulent le suivre vont le suivre mais nous au RDPC nous sommes confiants. Nous attendons la fin du mandat et à la fin du mandat, le président Paul Biya l’a dit, il se prononcera sur sa candidature ou sa non candidature », rappelle Grégoire Owona.

Jean Michel Nintcheu quant à lui est entièrement d’accord avec Mgr Kleda: « la candidature de Biya serait même une provocation » Le leader du Front pour le changement au Cameroun (FCC) est totalement en phase avec les propos de Monseigneur Samuel Kleda sur une éventuelle candidature de Paul Biya à la Présidentielle.

Sur les ondes de Radio France International, Jean Michel Nintcheu explique, à la suite de l’homme d’Eglise, à qu’à bientôt 92 ans, le président doit aspirer à une retraite bien méritée.

« Je suis entièrement d’accord avec les propos de Monseigneur Kleda. Il a tout à fait raison. Biya aura 92 ans bientôt et comme il a dit, il est tout à fait irréaliste que monsieur Biya pense à se représenter alors qu’il aura plutôt dû penser à prendre une retraite bien méritée », a déclaré Jean Michel Nintcheu sur les ondes de RFI, en réaction aux déclarations de Monseigneur Samuel Kleda.

Poursuivant ses analyses, Jean Michel Nintcheu va même jusqu’à comparer une éventuelle candidature de Paul Biya à la Présidentielle de 2025 à une provocation.

« Donc je souscris entièrement. Sa candidature serait même une provocation tout simplement parce qu’on sait très bien que monsieur Biya ne dirige plus le Cameroun. Il est fatigué. Il n’arrive même plus à se mettre debout. Cette situation a conduit à une multiplication de clans qui en réalité dirigent le Cameroun », a indiqué Jean-Michel Nintcheu.

Il est important de préciser que Samuel Kleda n’est pas à son premier coup. En 2011, il avait déjà explicitement demandé le départ du candidat naturel du RDPC, au motif que la misère était ambiante et rampante au Cameroun.

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