Le face à face télévisé entre les deux intellectuels camerounais a rapidement tourné à l’exposition en mondovision des CV. Membre du comité exécutif de la FECAFOOT, le Professeur Nkou Mvondo a profité de la tribune de l’émission les « Grandes gueules » diffusée sur vision 4 et consacrée à la participation des lions indomptables au mondial, pour contester le titre de Professeur attribué à son contradicteur Claude Abé.

Le dernier duel sur le même canal entre les deux personnalités avait déjà créé des étincelles. Claude Abé traitant avec insistance Nkou Mvondo de « menteur ». C’est dans la continuité de ce débat houleux au sujet de la gestion de l’équipe nationale de football du Cameroun que Bruno Bidjang a de nouveau convié les deux enseignants. Une occasion pour le Professeur Nkou Mvondo de mettre à mal son vis-à-vis. « Je ne peux pas admettre que ce monsieur ne soit pas mon cadet. Il a eu sa thèse en 2004. En 2004 j’étais déjà enseignant à l’université du Cameroun depuis 10 ans parce que j’ai eu ma thèse en 1995. Il a été recruté à l’université de douala en 2018, à l’âge où je suis en train d’aller à la retraite. Il est donc professeur du Vatican et pas professeur à l’université du Cameroun. Au Cameroun, il n’y a que l’état du Cameroun à travers le ministère de l’enseignement supérieur qui attribue des grades. Si on prétend être professeur du Vatican, pourquoi cherche-t-on à devenir maître de conférences au point d’échouer, au point où les experts du Cameroun réalisent que celui qui est déjà professeur au Vatican n’a pas le niveau lui permettant d’accéder au petit grade de maitre de conférence » a lâché Prosper Nkou Mvondo qui va même intimer l’ordre au modérateur de cesser d’appeler son collègue professeur.
Pour sa défense, Claude Abe qui considère que son contradicteur « divague » a regretté que ce dernier, juriste de formation, ne soit pas en mesure d’intégrer la notion d’accord de siège sur le plan académique. « Il n’a pas fait droit international. Il ne comprend pas grand-chose à ça. Quand on parle d’un accord de siège, c’est un état qui fait un accord avec un autre. C’est à dire l’état du Vatican et l’état du Cameroun. Et dans l’accord de siège qui créé l’université catholique d’Afrique central, l’état du Cameroun est obligé de reconnaître à la fois les diplômes et les grades. L’état du Cameroun a même une obligation, une fois que l’université catholique a donné un grade de le reconnaître automatiquement. Un conseil scientifique existe chez nous et on envoie vos dossiers au Vatican. Là-bas c’est même plus rude. Quand on reçoit votre dossier, on ne s’occupe pas uniquement de vos publications, ni de votre catégorie pédagogique ou administrative, on regarde jusqu’à vos capacités, les valeurs qui chevillent votre vie. » a déclaré Claude Abé qui rajoute au passage qu’il a « à faire à un menteur ».
Une séquence à ranger dans le registre du show des professeurs en télévision. Elle n’a pas manqué de faire réagir certains internautes. Si certains préfèrent en rire, d’autres par contre regrettent que des tribunes aussi sérieuses ont de plus en plus tendance à virer aux estrades de règlement de compte entre personnalités publiques.