C’est dans un climat relativement tendu que le 09 Aout 2021, la planète s’est arrêtée pour célébrer la journée internationale des populations autochtones.
La résolution 49/214 de l’Assemblée générale des Nations Unies a arrêté et choisi un jour pour la réflexion des problématiques autour de la promotion et de la protection des populations autochtones. Les domaines ciblés sont principalement: les droits de l’homme, l’environnement, le développement, l’éducation et la santé. Peuple à part entière, cette catégorie sociale est marginalisée, son espace vital est détruit au profit du fallacieux prétexte de développement durable sous le regard silencieux et complice des autorités. « Nous sommes souvent stigmatisés, nos zones de pâturages sont envahis par des allogènes qui font l’agriculture », déclare Ashia femme mbororos du Nord Cameroun.
Les réalités des peuples autochtones du Cameroun
La communauté mbororos et les pygmées constituent la représentation nationale de cette classe sociale. Ils vivent principalement de la chasse, la pêche, la cueillette, le ramassage et l’élevage. Essentiellement mobiles, on les retrouve dans les régions du Nord, l’Adamaoua, l’Est , le Sud et le Nord-Ouest. Le ministère des affaires sociales qui présidait les manifestations de cette année souhaite que le changement soit provoqué par ces peuples eux-mêmes pour que le dialogue intercommunautaire soit effectif à l’horizon 2025. D’où la désignation pendant l’édition 2021 de 10 ambassadeurs (fulani, bakas, bakola, bagyeli ou badzang) autour de l’éducation à la citoyenneté culturelle.
Fortes menaces sur La survie des populations autochtones
La lutte de ce peuple face aux multinationales et autres industries extractives mérite une attention particulière. La surexploitation de leur travail et les abus pendant les échanges avec les bantous sont de sérieux problèmes . Les restrictions d’accès aux ressources naturelles (produits de la chasse, cueillette, forêt) nécessaires pour leur survie est un défis majeur. La crise sociopolitique dans les zones anglophones est venue amplifier les fragilités des mbororos dans le Nord-Ouest. Plusieurs de leurs membres ont été kidnappés contre rançon. Certains ont été victimes de pillage, vol de bétails et leurs habitations ont été incendiées. Que dire des pygmées de la région de L’Est qui sont à la merci des braconniers et autres groupes rebelles de la République Centrafricaine.
Thierry EDJEGUE