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Victimes d’Eseka: la responsabilité sociétale de Camrail toujours attendue

L’entreprise continue de créer des gorges chaudes dans le cadre du processus d’indemnisation des disparus et des blessés du drame ferroviaire.

Victimes d’Eseka: la responsabilité sociétale de Camrail toujours attendue

L’annonce faite par le ministre camerounais des Transports, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, relatif au lancement officiel du train Intercity sur la voie ferrée reliant les deux principales capitales du Cameroun n’a pas que fait des heureux. En effet, les propos tenus le 22 juin à Yaoundé à la suite d’une session extraordinaire du Comité interministériel des infrastructures ferroviaires (Comifer) et du Comité de transport voyageurs (CTV) a réveillé à la mémoire de certaines victimes de l’accident ferroviaire d’Eseka, les difficiles déboires à eux infligés par la Cameroon Railways.

Rencontré par la rédaction de Focus Média Afrique, dans les locaux d’une radio appréciée par les auditeurs de Yaoundé et Douala en particulier, Omer Djomo déclare : « Il faut dire que nous victimes restons encore sur notre faim parce qu’on n’a pas eu la totale réparation comme il se devait de l’avoir. Pour mon cas personnel, je vais dire que, je n’ai pas réclamé quoi que ce soit. Personnellement, je me suis extrait justement du lot de tous ceux qui avaient véritablement besoin. Par contre, j’ai vu des gens dont la catastrophe a véritablement transformé mais alors négativement leur vie. Et qui, aujourd’hui, peinent à s’insérer, à reprendre leurs activités sans pour autant que le concessionnaire Bolloré ou encore l’Etat du Cameroun s’en émeuve ou alors ne se gêne pour pouvoir apporter un soutien, une contribution, une aide à l’insertion de ces derniers. »

Le journaliste, par ailleurs chef de chaine d’une radio à l’audimat établit n’est donc pas allé du dos de la cuillère pour expliquer à votre reporter( Focus Média Afrique) les difficultés auxquelles sont toujours exposées les centaines de passagers, traumatisées par le train Intercity N°152 http://www.focusmediaafrique.com/cameroun-interview-les-non-dits-dune-relance-qui-inquiete-sur-la-voie-ferree/. Ainsi, tout comme l’expert en communication de nombreuses familles et des blessés, encore sous soins intensifs continuent d‘attendre l’accompagnement significatif promis par les pouvoirs publics au lendemain du rapport qui établissait de façon explicite les responsabilités de la Société à capitaux français. Le rapport publié le 24 mai 2017 augurait des appuis multiformes pour redonner vie à ces victimes, mais force est de constaté que, même le locataire d’Etoudi n’y fait plus cas encore moins Pascal Miny, directeur général de Camrail, principal représentant du concessionnaire français de transport ferroviaire au Cameroun. Un silence assourdissant de cette entreprise historique de desserte par voie ferrée, reconnue après enquête comme étant à l’origine de ce drame qui a assombri le ciel pourtant très éclairé du Cameroun au soir du 21 octobre 2016.

Brice Ngolzok

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