Affaire Me. Tamfu Richard C/ SED: Les choses semblent se compliquées

Mes chers confrères,

Permettez-moi de vous faire le compte rendu dans le dossier TAMFU.
J’ai reçu un appel du confrère TAMFU Richard, autour de 15h 30, me demandant de l’assister pour sa déposition à la Légion de Gendarmerie du Littoral.
Autour de 16h, je me trouve avec lui dans le bureau du commandant en second, le Lieutenant-Colonel ZANG (qui sera promu Colonel, au cours de l’enquête, à 17h 30 par Décret).

Autour de 17h, l’audition de Me TAMFU Richard, commencée, vendredi dernier, reprend en présence coté Gendarmerie, de trois enquêteurs et coté Barreau du Cameroun, de ma modeste personne.

LES FAITS:
La cliente de Me TAMFU, Dame NDANSI Olivia, le rencontre le 27.11.2024 à 9h et lui explique qu’elle a un différend avec une dame, de qui elle a reçu FCFA 20 millions pour l’achat d’un car de marque Coaster.

Faute de temps, le confrère renvoie sa cliente pour plus tard. Mais alors qu’il est à Bonanjo pour une audience, sa cliente le rappelle pour dire que, les personnes concernées par le dossier de 20 millions sont dans sa boutique à Bonaberi. Me TAMFU envoie son collaborateur en stage pour assister la cliente. Peu de temps après, il est lui-même sur les lieux et rencontre deux des quatre personnes concernées par le dossier. Il tente une médiation et demande par téléphone au petit frère de sa cliente qui se trouve en Belgique, de tout faire pour régler la situation en remboursant la totalité des sommes perçus.

Il va quitter les lieux pour un besoin pressant. De retour,10 minutes après, dans la boutique de sa cliente, il constate qu’il y’a un attroupement et les voix qui se lèvent et note la présence des gendarmes, trois en uniforme et un en civil.
Retenez bien, il se présente aux gendarmes et précise qu’il est l’Avocat de la mise en cause. Il poursuit et demande l’objet de la présence des gendarmes sur les lieux. Celui en civil qui était le plus gradé(sous-lieutenant) répond à Me TAMFU en ces termes « … Maître, nous sommes venus chercher ta cliente. »
Face à cette réponse, le confrère demande le document justifiant l’arrestation de sa cliente. Une lettre convocation est tendu à la dame sur lequel est inscrit « Dès réception » et Me TAMFU de dire que ledit document n’était pas un mandat et que sa cliente n’allait pas obéir à une illégalité. Il demande que la convocation soit déposée et qu’il allait ramener sa cliente.
La réponse va provoquer le courroux des gendarmes et l’on peut deviner la suite.
Avant la fin de cette étape, je suis rejoint par le RBL Me Gabriel KONTCHOU, Me BONGAM et Me ACHU Daisy.
Cette étape terminée, il fallait procéder à la confrontation.

LA CONFRONTATION:
La confrontation débute autour de 20H avec la présence de trois sur les quatre gendarmes incriminés sans aucune explication sur l’absence du quatrième.
L’on note, à l’arrivée des gendarmes incriminés, un mépris à notre égard, aucun remord, mais alors la défiance, l’égo. D’ailleurs le sous-lieutenant, MEDJO EKO (chef de gang) (permettez-moi l’expression) va planter le décor en disant « … j’ai plusieurs Avocats et j’aurais pu faire venir ici, avec au moins trois, mais pourquoi faire… »
Bref, il ressort de leurs dépositions, tour à tour des gendarmes, qu’ils n’ont jamais menacés Me TAMFU et n’ont jamais porté main sur lui.
Que pire, Me TAMFU serait l’auteur de la bagarre ayant tenté de mordre le sexe du gendarme major BOUEN KIYAKI, en tenant entre les mains les deux autres gendarmes, GM EBANGA Paul et le MDLC NTAH par leurs uniformes.
Dans la salle d’interrogatoire, le sous-lieutenant, MEDJO EKO, l’instigateur de ce problème, nous a d’ailleurs dit et en présence de ses chefs « …on ne peut rien me faire. »
Aussi, entendu à son tour, Dame NDANSI Olivia, cliente de notre confrère, a relaté les faits en précisant que les gendarmes sont arrivés dans sa boutique en état de guerre. Que les choses sont allés trop vite et que c’est à peine quel a eu le temps de se rendre compte de ce qui se passait. Elle a vu Me TAMFU être trainer au sol comme un vulgaire bandit et jeter dans le pick-up de la prétendue victime.
LES POINTS DE DISCORDE DANS LADITE CAUSE ;
Selon les gendarmes, Me TAMFU Richard aurait commis les infractions suivantes :

  • Empêcher/ perturber un officier de police judiciaire dans l’exercice de ses fonctions ;
  • Empêcher l’identification de sa cliente ;
  • Bagarres avec des officiers de gendarmerie ;
  • Propos discourtois envers la hiérarchie de la Gendarmerie en ce que Me TAMFU Richard aurait dit « Galax ETOGA » sans préfix, Monsieur ou S.E ;
  • Refus de Me TAMFU Richard de se présenter aux gendarmes ;
  • Qu’ils sont arrivés sur les lieux pour identifier la cliente de Me TAMFU Richard et non pour son arrestation ;
    D’Apres Me TAMFU Richard,
  • Il s’est présenter aux gendarmes dès son arrivé sur les lieux contrairement aux allégations des gendarmes ;
  • Il s’est opposé à l’arrestation de sa cliente sur la base d’une simple lettre convocation ;
  • Qu’une lettre convocation ne saurait être un mandat d’amener même s’il est inscrit dessus, dès réception ;
  • Il n’a jamais engager une bagarre avec les gendarmes ;
    D’Après Dame NDANSI Olivia ;
  • Les gendarmes sont arrivés sur les lieux en état de guerre en répétant « …ou es la femme là. »
  • Les gendarmes ont brutalisé et maltraiter Me TAMFU Richard parce qu’il s’est opposé à son arrestation ;
  • Me TAMFU ne s’est pas opposé à son identification car le but des gendarmes n’était pas son identification mais son arrestation ;
    Il convient de noter que le véhicule pick-up ayant transporter les gendarmes et Me TAMFU Richard, comme colis était celui de la victime qui était présente sur les lieux avec son garde de corps, un Gardien de la Paix de notre Police Nationale.
    A NOTER ;
    L’attitude des gendarmes incriminés tranche avec les excuses a nous présentés par le SED a travers le Co-Légion du Littoral;

Nous sommes parti des lieux autour de 00 h en laissant les gendarmes(tous) dans une fête car lors de l’interrogatoire de Me TAMFU, le lieutenant-colonel ZANG, patron de l’enquête est passé au grade de Colonel.

LES LEÇONS À TIRER DE CETTE INCIDENT ET DE L’ENQUÊTE:

  1. La profession d’Avocat est mourante au Cameroun.
  2. ⁠Nous avons du chemin à faire,
  3. ⁠Dans l’exercice quotidien de votre ministère, penser d’abord à vous, d’abord à vous et à vous.

Votre bien dévoué
FONJU Bernard FUELANCHA
AVOCAT
DALAS PRESIDENT

Leave a comment

Send a Comment

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.