Une vie entière dédiée à faire du corps un langage, du geste un rituel, de l’art une guérison.
Christian Etongo célèbre trois décennies de carrière dans l’art performance au Cameroun. Rescapé d’un accident qui a failli lui coûter la vie, l’artiste quinquagénaire remonte sur scène pour célébrer ses noces de perle avec la performance artistique. Une célébration qui s’annonce comme un acte de renaissance, de transmission et de gratitude.

Interrogé sur ce qu’est l’art performance, il répond avec la liberté qui le caractérise :
« On fait exprès de ne pas donner une définition figée. Chaque artiste a la sienne. La mienne, après mes études, c’est que la performance est le geste du quotidien pris comme de l’art. Pour moi, c’est ça, la performance. »
Celui qui s’est autoproclamé ndeudjan (guérisseur traditionnel) avant même son initiation affirme être en quête constante de ce qui soigne l’humain :
« Mon travail est plus rituel qu’artistique. Mes performances ne sont pas seulement subversives ou politiques, elles sont aussi de guérison. »
Un parcours forgé dans l’épreuve
Originaire d’Akak, Christian Etongo n’a pas eu une vie facile. Frustrations, larmes, blessures, déceptions… Mais à force d’abnégation, de courage, de foi en ses rêves et de travail acharné, il a su transformer la douleur en puissance créatrice. Aujourd’hui, son œuvre est étudiée dans les plus prestigieuses universités du monde.

À la question de son impact sur l’art performance au Cameroun, il répond :
« J’ai contribué à faire connaître l’art performance. Mon apport, c’est la valorisation de cet art au Cameroun et en Afrique. Ma particularité, c’est la promotion de nos traditions, de nos rites et rituels ancestraux. »
Le corps comme mémoire vivante
Depuis trente ans, Christian Etongo développe une pratique où l’art ne se dissocie jamais de la vie. Le corps y devient matière, mémoire, langage. Le mouvement devient écriture. L’espace, un partenaire de transformation. Son travail interroge ce que le corps retient, ce qu’il traverse, ce qu’il révèle lorsqu’il se met en action.

Voici l’un des messages forts de sa célébration :
Je ne sépare pas l’art de la vie. La performance fait partie de mon quotidien, de mon corps, de mon mouvement. Depuis trente ans, je travaille avec ce que je suis : le corps, la mémoire, le déplacement. Je m’intéresse à ce que le corps garde, à ce que l’espace transforme, à ce que le mouvement révèle.
L’action réalisée récemment sous le jet d’eau de Genève a ouvert une nouvelle étape. Elle annonce d’autres actions, ailleurs, là où le corps devient trace, souffle, passage.

Trois jours pour célébrer l’héritage vivant
Après avoir parcouru le monde et formé plus de 250 jeunes artistes, celui que les jeunes appellent affectueusement le Pater propose un programme exceptionnel pour marquer ses 30 ans de carrière :
📅 17 décembre 2025 – A(fro)topos
- Atelier de performance
- Restitution publique de l’atelier
📅 18 décembre 2025 – A(fro)topos
- Vernissage de l’exposition-performance collective, commissariée par Landry Mbassi
- Coupure du gâteau
- Concert avec une vingtaine d’artistes invités
📅 19 décembre 2025 – Ngadep Holding
- Table ronde sur l’art performance et la transmission
- Performance solo de Christian Etongo
- Grand show de clôture des 30 ans de carrière









