Depuis 6ans l’association ANI International s’investit à travers la foire du bon bâton de manioc, un évènement annuel axé sur la promotion du manioc et ses dérivés.

La folie virale sur le bâton de manioc suscité par le dernier opus de l’artiste Joël la fleur nous a amené à nous intéresser à la foire au bon bâton de manioc. Pour en savoir plus nous sommes allés à la rencontre du Délégué Général de l’Ong française AGIS, NOTE et INNOVE, Romuald dzomo Nkongo. Suivez plutôt :
Focus media Afrique : Salut Romuald dzomo Nkongo et merci de répondre à nos questions
Romuald dzomo Nkongo : Salut à vous et merci pour l’intérêt que vous accordez a ce que nous faisons.

Focus media Afrique : Parlez-nous de l’historique de la foire du bon bâton
Romuald dzomo Nkongo : Je suis de Saa, je vis en France. Je m’intéresse aussi beaucoup au développement local, en particulier l’autonomisation de la femme rurale en tant que Délégué Général de l’Ong française AGIS, NOTE et INNOVE. C’est à ce titre que j’ai décidé de travailler avant même que le président ne promeuve la politique d’import substitution sur l’or blanc qu’est le manioc et sa transformation en dérivés. Nous avons accompagné la création du Réseau de productrices et des transformatrices de manioc de la LEKIE. Nous mené une étude avec l’IRAD sur les qualités d’un bon bâton de manioc, nous avons formé les femmes pour qu’elle fasse un bâton commercialisable. N’oublions pas le manioc sous toutes ses formes en particulier transformé en bâton de manioc est consommé dans le monde entier et la demande est de plus en plus grande. Après cette formation, nous avons institué la foire annuelle du manioc et de ses dérivés qui s’est déroulé 5 fois à Saa et une fois à Yaoundé. C’était inédit. Nous avons mobilisé de milliers de femmes autour du bâton de manioc.

Focus media Afrique : Depuis plusieurs années vous valoriser le bâton de manioc, alors quelles sont les qualités et surtout le nombre de nœud d’un bon bâton de manioc
Romuald dzomo Nkongo : Nous valorisons le bâton de manioc depuis 6 ans. Un bon bâton de manioc est blanc, propre, élastique. Le nombre de nœud dépend des circonstances de sa fabrication. Il peut s’agir de manifestations heureuses et malheureuses, de la commercialisation. Vous avez le bâton de 125 et celui de 200 fcfa. Le 12 nœuds présenté par Joël LA FLEUR est celui commercialisé par les BAYAM SELLAM
Focus media Afrique : Cette année 2024 vous serez rendu à la quantième édition ? Où en êtes-vous avec les préparatifs ? Peut-on avoir des détails sur la période et le lieu de sa tenue
Romuald dzomo Nkongo : La 7e édition de la foire du manioc et de ses dérivés dont le bâton de manioc se tiendra en fin d’années si et seulement si les sponsors suivent. Nous avons constaté la frilosité de ces derniers depuis l’année dernière. Année après année, nous avons souhaité élever les standards pour en faire un événement annuel international. Nous souhaitons susciter un intérêt plus grand dans le contexte d’import substitution prôné par le Président de la République. C’est l’occasion de repartir vers les partenaires en remerciant JOËL LA FLEUR d’avoir amplifier l’enjeu.
Focus media Afrique : Avez-vous entendu l’opus de l’artiste Joël la fleur qui est un hymne au bâton de manioc ? Qu’avez-vous pensé ? Sa création artistique s’inscrit-elle dans le noble combat de la valorisation du patrimoine culturel qu’est le bâton de manioc ?
Romuald dzomo Nkongo : Oui oui ! Je vis en France et je reçois la nouvelle sortie de l’artiste Joël La Fleur dans mon WhatsApp, ce d’autant plus que je suis identifié comme étant le promoteur de la foire du manioc et de ses dérivés au Cameroun. Il ne pouvait pas donner meilleure publicité à ce produit du territoire même s’il n’en avait pas besoin. Tellement il est connu. Par contre vous faites bien de faire de cette megapublicite plus un événement de promotion culturel d’un produit du territoire qui devrait pousser les politiques publiques à créer un salon des produits du terroir.

Focus media Afrique : En faisant quelques recherches sur internet au sujet de la foire du bâton de manioc nous avons constaté que vous ne m’avez pas de véritable mascotte, peux-tu envisager un rapprochement avec Joël la fleur pour en faire un ambassadeur ?
Romuald dzomo Nkongo : C’est vrai ! Nous n’avions pas de mascotte. Je crois qu’il a déjà lui-même dû être averti que son opus épouse un projet qui existe dans le paysage camerounais qui est la foire du manioc et de ses dérivés depuis plusieurs années.

Focus media Afrique : Vous qui travaillez dans l’éclosion d’une industrie du bâton de manioc à travers votre foire quel regard mettez-vous sur cette activité et sur toute la chaîne dans notre pays ?
Romuald dzomo Nkongo : Nous avons longtemps pensé que nous pouvions organiser la chaine de production des dérivés du manioc et en particulier le bâton de manioc. Mais nos nombreuses incursions auprès des différents responsables sectoriels n’a pas donné. Nous sommes allés plusieurs dans différents ministères, l’agriculture, le MIMPMEESA, le COMMERCE, le MINREX. Si nous avons rencontré la bonne volonté du Commerce qui voulait patronner, le MINREX qui a envoyé des fonctionnaires en mission, le MIMPMEESA qui a financé une activité par un BOP. Le Ministère d’agriculture malgré de nombreux Rdv n’a pas suivi. Son chargé de ONG a trouvé à redire. Je préfère ne pas citer son nom ici. Mais c’est possible. Il ne s’agit pas d’une démarche opportune mais d’une décision bien mûrie avec une méthodologie éprouvée.

Focus media Afrique : Revenons à votre foire du bon bâton de manioc, depuis que vous la tenez qu’est-ce qui à changer les pratiques de production et commercialisation de cette denrée alimentaire
Romuald dzomo Nkongo : Nous n’avons pas des indicateurs très clairs pour le moment nous permettant d’apprécier sinon cette foire du manioc qui montre pour celles et ceux qui y participent leur détermination à vouloir changer les choses. Mais nous pouvons affirmer que les productrices commencent à comprendre qu’ils et elles peuvent en vivre au même titre que le cacao. C’est pourquoi nous avons construit une unité de transformation école de manioc à NDONG Elang dans la LEKIE.

Propos recuiellis par Thierry EDJEGUE
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