Le festival international de films du quartier, L’OEIL DU KWATT en a fait le fil conducteur de sa quatrième édition ténu à Monatele.

Du 29 au 31 Août 2024, le chef-lieu du département de la Lekié était THE PLACE TO BE. Le festival international du film de quartier, L’OEIL DU KWATT a pris ses quartiers. Entre colloque, exclusion, projections cinématographiques, master-classes et animations diverses, la ville a vibré au rythme du 7ieme art. Retour en images et en commentaires sur cette escapade culturelle le temps d’un week-end cinématographique avec la déléguée générale du festival Agnès DJUIMALA.
Focus Médias Afrique : Salut Madame Agnès DJUIMALA et merci de répondre à nos questions
Agnès DJUIMALA: Salut à vous et merci pour l’intérêt que vous accordez à notre travail
Focus Médias Afrique : Comment et pourquoi avez-vous choisi la ville de Monatele pour cette édition ?
Agnès DJUIMALA: Le Festival de par son essence est itinérant et l’objectif est d’aller dans les zones rurales, zones situées en périphérie des grandes métropoles ou dans les quartiers à forte densité de population , faire des projections cinématographiques et de la sensibilisation à travers l’image. Ces zones visées regorgent pour la plupart une population cosmopolite et, c’est le cas de Monatélé et des autres villes qui ont hébergé les éditions précédentes du festival. Pour résumer, la ville qui héberge le Festival l’œil du Kwatt .
Focus Médias Afrique : Comment se sont faits les préparatifs avec les autorités locales ? Quelles ont été les difficultés ?
Agnès DJUIMALA: Pacifique dans l’ensemble. L’équipe du Festival a suivi son protocole habituel c’est-à-dire faire une demande d’hébergement déposée à la Mairie. Un courrier électronique ensuite un dépôt physique qui reçoit une réponse positive 4 mois après .Nous avons été contactés et avons été navrés de constater que la demande avait reçu un avis favorable 2 semaines après le dépôt physique du document auprès du maire et ses services.
Nous avons néanmoins par la suite demandé une audience afin de rencontrer le Maire, audience au cours duquel nous avons touchés ensemble les points clés du projet et le Maire s’est montré très favorable et disponible pour la mise en œuvre du projet du Festival malgré l’énorme retard. Nous avons juste été surpris que par la suite du silence, l’inaction des services de la Mairie et du Maire voire même le manque d’intérêt nous faisant passer ainsi pour des « mendiants » pardonner moi le terme. Dos au mur nous avons décidé d’avancer têtes avec la pression des festivaliers venant de plusieurs horizons .Beaucoup de difficultés financières jumelées à la négligence des services de suivi, et surtout le mauvais retour auprès du Maire etc.
Les choses ont certes commencé timidement mais le Maire a compris son erreur et à rattraper le train en marche ; vaut mieux 1 que 0.
Focus Médias Afrique : Cette édition était particulière, vous avez fait venir l’association des blogueurs du Cameroun, quelle était l’idée dernière ?
Agnès DJUIMALA: L’innovation, nous sommes déjà à l’ère de l’intelligence artificiel et encore aujourd’hui dans nos Mairies et autres services décentralisés et locaux, l’information a du mal à circuler, beaucoup de personnel cultivent encore le Mythe des personnalités qui est un très gros frein au développement local, chemin de bataille de notre festival à travers le Cinéma et les autres métiers de l’art et de l’audiovisuel d’où le choix du thème : L’UTILISATION DU DIGITAL DANS UNE DECENTRALISATION NAISSANCE : QUEL IMPACT POUR LE DEVELOPPEMENT DES COMMUNAUTES LOCALES A TRAVERS LE CINEMA ? de cette édition, thème qui a d’ailleurs suscité un intérêt particulier chez nos amis et collègues de l’Association des Blogueurs du Cameroun venus de Yaoundé et de Dschang que je félicite d’ailleurs pour la coloration qu’ils ont apporté pendant la Conférence débat, et les remercie grandement pour leur participation au Festival et de l’impact de leur présence lors de la conférence débat ainsi que des masters-class qu’ils ont animé.
Focus Médias Afrique : Comment et pour qui a été élaboré le thème de cette édition ? Comment avez-vous fait pour avoir un panel assez riche et varié ?
Agnès DJUIMALA: Pour le panel seule la providence a guidé et éclairé nos choix tout en sachant que le Maire hôte est un membre important du panel. En effet ce projet tel qu’il a été pensé arrive comme une plateforme d’expression pour le Maire qui est libre de se laisser aller dans sa vision du développement de sa ville, vision qui se verra très certainement améliorer autour d’un échange entre plusieurs experts selon le choix des perspectives que notre Festival veut bien faire montre pour cet aspect-là au-delà de sa vision globale.
Focus Médias Afrique : Pour la première fois depuis sa création, le festival sert de ciment à la consécration comme citoyen d’une localité autres à des invités, comment l’avez-vous reçu après l’annonce du maire qui est passé à l’acte en remettant les attributs ?
Agnès DJUIMALA: Très contente et émue. C’est la manifestation digne d’un grand homme dont l’humilité précède forcement la gloire, Sa Majesté Prosper Parfait Mbassi Bessala maire de la commune de Monatélé. Une grande première pour le Festival et son l’équipe. Seule l’histoire retiendra ce jour qui restera à jamais gravé dans les annales de cette quatrième édition du Festival International du Film de Quartier L’œil du Kwatt.
Focus Médias Afrique : Peut-on avoir une idée du budget de cette édition ? Comment avez-vous trouvé les financements ?
Agnès DJUIMALA: Le budget est énorme, je ne peux pas encore donner une estimation. Nous n’avons pas encore un partenaire officiel ; nous en sommes d’ailleurs à la recherche. Vous comprendrez que c’est majoritairement à fond propres et grâce au coup de pousse des amis et passionnés que nous avons pu atteindre nos objectifs. Je remercie d’ailleurs toute mon équipe et particulièrement le Délégué exécutif Monsieur GUY DJOMO qui a été au four et au moulin pour rendre l’évènement possible et permettre aux invités venus de partout de passer un séjour mémorable dans la ville de Monatélé et des instants de convivialité et de partages passés au sein de la Maison Petit Jo Cameroun (Home d’Accueil et d’Accompagnement d’Enfants et des Jeunes Déshérités vers l’Autonomie au Cameroun) dont il en est le promoteur.
Focus Médias Afrique : Vous êtes parti de Yaoundé avec un partenaire Manda créa qui a illuminé le festival avec ses miss et Masters, quelle relation avez-vous avec cet institut ? Quel rapport entre la mode et le cinéma ?
Agnès DJUIMALA: La mode et le cinéma sont des amours de longue date. Vous êtes sans ignorer que le cinéma est un art qui englobe tous les arts et la mode apporte toujours une touche particulière dans un évènement, on l’a vu et on peut témoigner la présence lumineuse de Manda Créa et ses prestigieuses Miss et son staff qui arboraient des Tenues hors du commun.
En dehors de ma casquette de Délégue Générale du Festival L’œil du Kwatt, Je suis également promotrice et organisatrice évènementielle et avec Manda, nous avons lancé le concept de Miss Manda Créa il y a Deux ans, deux éditions ont été faite et couronnée de succès en vue de faire la promotion de cet institut qui à mon avis a son mot à dire non seulement dans la mode mais également dans le cinéma.
Focus Médias Afrique : Pouvez-vous faire un mini bilan de cette édition à Monatélé
Agnès DJUIMALA: Je ne sais pas si vous voulez un résumé de cette édition ou alors mon sentiment après cette édition.
Dans le premier cas, je l’ai dit plus haut, on s’est battu comme on a pu avec les fonds propres malgré des difficultés majeures qui auraient pu être évités s’y n’avait pas eu cette mentalité rétrograde à toujours vouloir juger le moine par son vêtement et non le maçon au pied du mur.
Pour le second, le premier objectif a été atteint, celui de réaliser le Festival et les retombées sont là ; très probantes, nous ne pouvons qu’être fiers. Nous avons des festivaliers venus hors du Cameroun qui repartent non seulement avec une distinction du Festival mais aussi avec un titre très particulier décernés par le Maire de la Commune de Monatélé, Sa Majesté Prosper Parfait Mbassi Bessala faisant d’eux des citoyens importants de la Ville aux hippopotames.
Focus Médias Afrique :Pour ceux qui ne connaissent pas ,c’est quoi la particularité du festival l’OEIL DU KWATT ?
Agnès DJUIMALA: L’Oeil du Kwatt ,Festival International du Film de Quartier est un festival itinérant de cinéma donc la particularité est d’aller dans les zones rurales faire des projections cinématographiques animés tout autour d’un village de Festival et associés à cela plusieurs autres activités socioculturelles et socio-économiques dans le but de déceler des génies et les mettre au-devant de la scène et aussi contribuer aussi à sa manière au développement de la localité hôte.
Focus Médias Afrique : L’année prochaine vous passez à deux éditions par an, pourquoi ce choix ? Avez-vous les moyens de votre politique ?
Agnès DJUIMALA: Juste une prévision, rien n’est encore véritablement décidé, mais on y pense sérieusement.
Focus Médias Afrique : Avez-vous une idée de la prochaine destination ??
Agnès DJUIMALA: Certainement une autre ville dans le département de la Lékié mais où… ?
Merci !
Propos recueillis par Thierry EDJEGUE, crédit photos Le Doumbeziator