LA CAN NEST PAS UN ÉVÉNEMENT SPORTIF

LA CAN NEST PAS UN ÉVÉNEMENT SPORTIF

Je sais que ça va choquer certains de lire une déclaration aussi péremptoire. Mais c’est pour aerer leur esprit et faciliter la compréhension de certaines choses. La CAN est au départ de sa création, un outil politique qui doit permettre aux politiques de se déployer sur le terrain des passions footbalistiques. C’est pourquoi elle est soutenue au départ et avec force, par les Gamal Abdel Nasser et autres Nkrumah. Je le développe suffisamment dans un livre que je viens de boucler et qui est en cours de parution avec un titre évocateur « Football africain : le but politique ».

Pourquoi je le rappelle en ce moment, parce que je lis la presse africaine et je vois les indignations naïves sur les moyens déployés par les États pour les sélections nationales. Cela ne date pas d’aujourd’hui et c’est la preuve que la Can est un rendez-vous diplomatique qui permet à chaque État de montrer son « amour » pour l’épanouissement de sa jeunesse. Vous voulez voir les chiffres des droits de retransmission payés par les États? Vous trouverez dans mon livre. Mais à votre avis pourquoi un tel investissement ? Il faut occuper les jeunes à autre chose. Parce que logiquement très peu de pays ont un marché publicitaire capable d’amortir l’investissement d’achat de ces droits. Mais la préoccupation est simplement politique. Et c’est pourquoi même lorsque les chaînes privées piratent le signal des chaînes publiques, les gouvernements calment le jeu de la colère, parce qu’il y’a derrière des calculs politiques qui dépassent le simple cadre de l’exclusivité. Sans même le souci de la réglementation moderne qui les exposent à des sanctions.

La préoccupation des États en Afrique n’est donc pas la rentabilité financière. Mais l’assurance que le feu des contestations qui couvent sous la cendre, peut être circonscrit par le cadeau des passions illimitées. Le football en Afrique n’a pas de marché de rentabilité. Mais une parade de visibilité politique. La Caf le sait. La FIFA le sait. Ne faites pas semblants d’être nés en 2025. Le football est nourrit par la politique qui y puise à volonté les gilets pare-balles des mécontentements ou les extincteurs des feux sociaux. Ce n’est jamais pour espérer un retour sur investissement. Les footballeurs deviennent de simples mannequins des ambitions politiques de leurs pays et des retombées financières de l’organisateur qui a compris que la mamelle était bourrée de lait. Seul le public vibre en vrai, au rythme des émotions et des victoires. Parce qu’on a su le conduire au marché du patriotisme où on lui vend l’irresponsabilité et l’incapacité des joueurs, la légèreté des dirigeants, mais jamais ou rarement les politiques qui savent trouver le filon du dédouanement. Qu’à cela ne tienne, le ballon bondit et le public saute. Comme d’habitude.
Le patron a parlé. Copiez!

Martin Camus MIMB

La Plume de Jésus

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