Médias et politique: Georges Alain Boyomo défend la ligne éditoriale de Mutations face aux critiques de Louis Marie Kakdeu

Dans un climat politique déjà tendu, une polémique oppose le directeur de publication du journal Mutations, Georges Alain Boyomo, au vice-président du Social Democratic Front (SDF), Louis Marie Kakdeu. En cause : la Une du journal Mutations du 21 novembre 2025, qui reprend une interview de Joshua Osih, président national du SDF, initialement publiée dans le journal anglophone The Sun.

Une Une controversée

Le titre mis en exergue par Mutations — « Joshua Osih : Participer au gouvernement n’est pas tabou au SDF » — a suscité une vive réaction de Louis Marie Kakdeu. Dans une publication sur ses réseaux sociaux, ce dernier a dénoncé une interprétation erronée des propos de Joshua Osih, affirmant que cette Une ne « correspond pas aux propos » tenus par le leader du SDF.

La réplique de Georges Alain Boyomo

Face à cette critique, Georges Alain Boyomo a tenu à rappeler l’indépendance éditoriale de son journal. Dans une déclaration à Médiatude, il affirme : « C’est la rédaction de Mutations qui décide de l’extrait qui doit faire la UNE, pas une entité extérieure. La UNE relève du domaine de souveraineté de la rédaction Mutations ». Une mise au point ferme qui souligne la liberté de la presse dans le choix de ses angles éditoriaux.

Une question de perception ou de manipulation ?

L’interview originale de Joshua Osih, publiée dans The Sun le 12 octobre 2025, portait sur la stratégie politique du SDF et sa position vis-à-vis d’une éventuelle participation gouvernementale. En reprenant cet entretien, Mutations a choisi de mettre en avant une phrase jugée sensible, ce qui a été perçu par certains cadres du parti comme une tentative de déstabilisation ou de désinformation.

Liberté de la presse vs. communication politique

Cet échange tendu met en lumière les tensions récurrentes entre les médias et les partis politiques au Cameroun. D’un côté, les journalistes revendiquent leur autonomie éditoriale ; de l’autre, les responsables politiques s’inquiètent de la manière dont leurs propos sont relayés et interprétés dans l’espace public.

Cette affaire relance le débat sur la responsabilité des médias dans le traitement de l’information politique. Si la presse a le droit de choisir ses angles, elle doit aussi veiller à ne pas trahir le fond des propos tenus. Quant aux hommes politiques, ils doivent apprendre à composer avec une presse libre, même critique.

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