RCA : Le triomphe de la diplomatie du régime actuel sur l'embargo terrorial sur les armes

Le 30 Juillet dernier,le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies ( ONU) a adopté une résolution à l’unanimité, levant l’embargo territorial sur les armes mis en place en 2013 après le début de la guerre civile en Centrafrique. Cette décision
Interdit également jusqu’au 31 juillet 2025 les ventes d’armes à destination des « groupes armés » opérant dans le pays. Pour mieux comprendre les enjeux de cette décision nous sommes allés à la rencontre
Monsieur Aristide Briand Reboas. Ancien Ministre de la Jeunesse et des Sports et Ancien conseiller Juridique des Droits de l’Homme de l’Union Africaine. Il est aussi et surtout spécialiste des questions de Relations Internationales avec à l’actif , plusieurs ouvrages. Suivez plutôt 👇🏽👇🏽👇🏽

Focus Médias Afrique : Aristide Briand Reboas salut ,dans une résolution adoptée à l’unanimité, mardi 30 juillet dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a levé l’embargo territorial sur les armes mis en place en 2013 après le début de la guerre civile en République Centrafricaine, votre pays. Dans le même temps, il a décidé d’interdire jusqu’au 31 juillet 2025 les ventes d’armes à destination des  » groupes armés  » opérant dans le pays. Comment avez-vous accueilli cette annonce ?

Aristide Briand REBOAS : Je suis satisfait de cet aboutissement heureux. Je me réjouis davantage de cette décision qui lève l’embargo sur les armes ce d’autant plus que je considérais à titre personnel, cette sanction comme injuste et arbitraire. Voyez-vous, l’Etat centrafricain n’a eu de cesse de se battre contre des groupes terroristes, des groupes armés et autres bandits internationaux décidés à déstabiliser par tous les moyens notre pays. Les soutiens de tous ces groupes sont bien connus. Ils sont pour la plupart tapis hors de nos frontières et financent la déstabilisation de notre pays dans le but de faire main basse sur ses richesses. Alors que nous attendions que l’ONU nous soutienne en accompagnant dans les initiatives de désescalade et de lutte contre les groupes armés, il est surprenant de constater qu’on a voulu mettre l’Etat centrafricain sur le même pieds d’Egalité avec les entrepreneurs de la guerre et du désordre. Ceci est regrettable mais comme je l’ai souligné tantôt, j’accueille cette décision avec une note de soulagement.

Focus Médias Afrique : Peut-on parler de victoire diplomatique du Régime du Président de la République, Professeur Faustin Archange Touadera?

Aristide Briand REBOAS : Bien évidemment. Il faut saluer toute la vigueur diplomatique de Son Excellence, le Professeur Faustin Archange Touadera qui n’a eu de cesse de mobiliser toute son intelligence, les partenaires de la République centrafricaine à travers des plaidoyers, des négociations et des requêtes intelligentes pour que ce tort soit réparé. Cette victoire diplomatique lui revient principalement mais également à tout le peuple centrafricain qui continue de lui faire confiance dans la conduite de sa destinée. J’en profite pour saluer la dextérité diplomatique de madame la Ministre des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo-Temon qui aura été d’un apport hautement considérable et stratégique dans l’aboutissement de cette victoire diplomatique.

Focus Médias Afrique : Selon vous, qu’est ce qui aura milité en faveur de cette décision salutaire pour la RCA?

Aristide Briand REBOAS :
Je crois sincèrement qu’il y’a la résilience, la patience et une démarche diplomatique mesurée et intelligente. Tous ces facteurs peuvent être vérifiés à partir de la stabilité qui est aujourd’hui revenue en RCA et que le monde entier salue. Cette paix bien qu’encore en construction n’aurait pas existé si la politique menée ne rencontrait pas l’adhésion du peuple centrafricain. Donc, je dirais qu’il y’a eu un ensemble de facteurs aussi bien aux plans politique, économique social, diplomatique, sécuritaire qui ont facilité le résultat que nous saluons aujourd’hui.

Focus Médias Afrique : Y’a t-il un mérite qui peut revenir à certaines puissances amies qui ont travaillé aux côtés de la RCA à l’aboutissement de cette levée de sanctions ?

Aristide Briand REBOAS : Vous savez que le Président de la République, S.E Professeur Faustin Archange Touadera est d’abord un panafricaniste qui reste attaché au multilatéralisme et aux valeurs de solidarité du Sud Global. En cela, il n’a eu de cesse de faire un plaidoyer auprès des pays du Sud pour l’aider à porter la voix de la Centrafrique. C’est aussi l’occasion pour moi de saluer le soutien actif de la Russie et de la Chine, qui ont eu à plusieurs occasions dénoncé l’embargo en parlant de sanction injuste. Je m’associe à la démarche du Président de la République pour témoigner ma gratitude à tous les Etats-amis qui ont soutenu la RCA dans cette traversée de désert.

Focus Media Afrique: Après cette décision, quelle est la suite selon vous ?

Aristide Briand REBOAS : Il n’y a pas de temps à perdre. Il faut maintenant restructurer notre armée, la former davantage et lui donner des moyens nécessaires pour mieux faire face aux forces exogènes qui sont aux aguets. Nous faisons pour cela confiance au Président de la République pour définir de nouvelles perspectives sécuritaires au lendemain de la levée de l’embargo.

Focus Media Afrique: Dans le fond, peut-on dire que cette sanction était justifiée en son temps…pourquoi ?

Aristide Briand REBOAS : Disons que si en 2013, cette sanction pouvait trouver quelques explications du fait de la crise ouverte qui y régnait dans le pays, depuis au moins 2016, avec l’arrivée du Président Touadera au pouvoir et notamment les efforts de pacification du pays qui en ont suivis, rien n’expliquait plus que cet embargo soit maintenu.

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