Santé : Dépendance inquiétante du pays de Paul Biya aux importations pharmaceutiques

Prés 1,3 milliard de FCFA pour l’acquisition de médicaments destinés à l’approvisionnement du marché camerounais

L’appel d’offres lancé par le directeur général de la Cename est une opération qui illustre à suffisance la dépendance persistante du pays aux importations pharmaceutiques. Le Dr Salihou Sadou , directeur général de la Cename a annoncé l’ouverture d’un appel d’offres international pour l’achat de médicaments essentiels, d’un montant de 1,3 milliard de FCFA. Ce processus vise à sélectionner des entreprises autorisées à fabriquer ou distribuer des produits pharmaceutiques en gros, conformément aux règlements en vigueur au Cameroun.

L’objectif est de garantir l’approvisionnement en produits stratégiques tels que les antibiotiques, les antiparasitaires, les antipaludiques, les psychotropes et les vaccins. L’appel d’offres se décline en plusieurs lots, le plus important s’élevant à 274,5 millions de FCFA, tandis que le plus modeste est fixé à 76,9 millions de FCFA. Le financement de cette opération est assuré par le budget de la Cename pour l’exercice 2025. Des chiffres alarmants Entre 2010 et 2023, le Comité de compétitivité du ministère de l’Économie renseigne que la facture des importations de médicaments du Cameroun est passée de 69,5 milliards à 166,6 milliards de FCFA, soit une augmentation de près de 140 %. L’UE et l’Inde figurent parmi les principaux fournisseurs du Cameroun. Soit un marché de près de de 125 milliards.

Il y’a deux ans, l’UE a exporté vers le Cameroun 4,2 tonnes de médicaments pour 62,9 milliards de FCFA, la France étant le premier fournisseur avec 2,017 tonnes pour 28,5 milliards de FCFA. L’Inde, quant à elle, a contribué à hauteur de 39,5 milliards de FCFA, soit 7 % du volume total. Une politique d’import-substitution de façade.

Le made in Camer ou le consommer local semble ne pas s’appliquer aux produits pharmaceutiques. Le secteur en plein essor au pays de Paul Biya semble ne pas étre considéré. Les industriels camerounais plaident pour une politique d’import-substitution plus volontariste. Ils proposent que la Cename leur réserve une part de ses commandes en fonction de leurs capacités de production. Un levier qui pourrait permettre de dynamiser un secteur sous tension et de réduire la dépendance du pays aux médicaments importés.

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