Présent à chaque étape de la vie, leur utilisation malgré le combat déclaré semble s’intensifier au fil du temps.
A la faveur de la célébration de la journée mondiale des droits du consommateur de cette année 2021 sous le thème: « Lutter contre la pollution plastique »; Les camerounais ont de nouveau vu cette problématique être mise en vitrine. Au-delà des beaux discours de certains présidents de regroupement de droits de consommateurs ou des autorités, rien n’est pratiquement fait pour faire bouger les lignes. Dans les boulangeries, grande surfaces et autres marchés, les plastiques non biodégradables continuent de se vendre sous le regard plus ou moins complice de ceux en charge de réguler.
États des lieux d’un phénomène devenu banal
Au Pays de Paul BIYA , les déchets issus de l’utilisation du plastique constituent environ 10 % des 6 000 000 tonnes des déchets municipaux produits annuellement, soit environ 600 000 tonnes par an. Ces déchets sont pour la plupart mal gérés du fait de la non-existence de système de tri et de collecte efficaces, ainsi que de l’important accroissement du nombre de fabricants et d’importateurs desdits emballages. Le ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED) semble dépassé par les évènements. Car en 2011, l’enquête réalisée sur l’état des lieux de l’utilisation des plastiques au Cameroun donne des constats alarmants concernant les plastiques à usage unique. l’Arrêté conjoint n° 004/ Minepded/Mincommerce du 24 octobre 2012 portant réglementation de la fabrication, de l’importation et de la commercialisation des emballages non biodégradables, c’est l’article 7 alinéa 1 qui retient toutes les attentions : « (1) Sont interdits, la fabrication, l’importation, la détention et la commercialisation ou la distribution à titre gratuit des emballages plastiques non biodégradables à basses densité inférieure ou égale à 60 microns d’épaisseur (1 micron vaut 1/1000 mm) ainsi que les granulés servant à leur fabrication » semble avoir créer l’effet d’un pétard mouillé au grand désarroi du public qui subit les conséquences.
Le désastre des emballages plastiques au Cameroun
Les déchets plastiques à usage unique non recyclables s’envolent facilement et sont à l’origine de problèmes fondamentaux de salubrité publique. Responsables des inondations des grandes métropoles camerounaises car ils obstruent les voies de canalisation, ils polluent l’air. Ces matières contribuent à diminuer la production agricole en bloquant l’infiltration des eaux et en empêchant le développement ou l’expansion des racines des plantes dans le sol. Les déchets plastiques favorisent le développement des vecteurs de maladies endémiques. Ces ordures sont également responsables de la fin du cycle de vie de plusieurs cheptels , lorsque les animaux les avalent.
Les chiffres qui fâchent
Selon une étude réalisée en 2015 par l’Etat, 58 % des consommateurs évacuent leurs déchets plastiques dans la nature. 22 % les remettent à des collecteurs tandis que 20 % effectuent des brûlages à l’air libre. L’avènement de la décentralisation pourrait aider à résoudre ce phénomène social aux conséquences irréversibles pour l’ensemble des occupants du Cameroun.
Thierry EDJEGUE