Organisé par la machine administrative, le processus d’élection de ces honorables laisse pantois et dubitatif.
Le parlement des enfants qui accueille les députés juniors se veut une plateforme d’échange entre décideurs et les enfants. C’est l’opportunité offerte à ces derniers de participer activement à la vie de la cité, par l’expression de leurs opinions sur les problématiques de l’heure. Au nombre de 180, ils sont sélectionnés chaque année dans les dix régions. Pour le compte de la 22éme session, les quotas sont les suivants : Adamaoua (16) ; Centre (30) ; Est ( 16); Extrême Nord(16) ; Littoral ( 30) ; Nord( 16) ; Nord-Ouest( 10); Ouest (20); Sud (16); Sud-Ouest (10)
Critères et processus de sélection des députés juniors
Âgés de 09 à 16 ans, les élus de la nation version juvénile sont élus par leurs pairs. Enfants scolarisés ou non, ils doivent être fortement représentatifs des deux sexes (garçons et filles), des différentes catégories d’enfants : handicapés (moteurs, aveugles et soud-muets), albinos, population autochtones vulnérables (Baka, bakola, bagyieli, bororo).
Pour le système scolaire classique, ils sont élus parmi les meilleurs élèves notamment, les 05 premiers de chaque classe au sein des établissements publics ou privés. Concernant les non scolarisés, on choisit les meilleurs apprenants des centres sociaux, des centres multifonctionnels de jeunes et autres institutions de même nature.
L’absence de communication et de vulgarisation sur l’ensemble de l’opération électorale, poussent certains citoyens à questionner ce travail. Germaine Mballa que nous avons rencontré dans la ville de Yaoundé, nous affirme qu’elle n’a jamais entendu parler d’élection des députés juniors, mieux encore, selon notre interlocuteur, ce sont les choses des grands qui mettent leurs enfants pour encore manger l’argent de ce pays. A cela s’ajoute le choix plus ou moins partisan des établissements et autres centres de formation.
Un enfant à part entière et non entièrement à part
Le parlement des enfants a depuis quelques années cessées d’être une simple activité commémorative de la journée de l’enfant africain à laquelle, il se confondait. C’est une activité sérieuse qui s’inscrit dans l’agenda du pouvoir législatif. Élus pour un mandat d’un an, les enfants doivent être d’une très bonne moralité et prompt à défendre leurs droits.
Le député junior reste un enfant. Celui qui respecte les lois et règlements de son pays. Un modèle pour ses pairs en famille, à l’école et en communauté. D’où ce rappel du Ministre des affaires sociales » Gardez à l’esprit que le député junior n’a pas vocation à fréquenter les couloirs ministériels et les bureaux administratifs revêtu de son écharpe tricolore. Vos actes doivent véhiculer des valeurs cardinales. »
Thierry EDJEGUE
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