Cameroun : La récurrente violation de l’obsolète code de travail

Cameroun : La récurrente violation de l’obsolète code de travail

Voté et adopté il y’a presque trois décennies, la boussole de l’emploi au pays de Germaine Ahidjo est objet de nombreuses manipulations flagrantes.

La situation de l’emploi au Cameroun est grave et demeure une des préoccupations majeures parce que d’une année à l’autre, le chômage s’aggrave et ainsi que la précarité professionnelle. Une des causes de cette situation le non-respect du code de travail et les abus de toutes sortes orchestrées par le patronat. Conséquence, l’univers est dominé par le sous-emploi pour les chanceux.  L’emploi au Cameroun est dans une situation grave.

Le code de travail est foulé au pied par les entreprises

La loi régissant les rapports de travail entre les travailleurs et les employeurs ainsi les apprentis est placés sous leur autorité.

Le code de travail est l’objet de multiples violations. Inconnus de la majorité des employés du secteur privé et du monde informel, cette bible du travail est diversement appréciée. Acteur de la société civile Adam Baba affirme que « Le monde du travail est un champ de bataille, heureusement règlementé par un code. Comme toutes lois dans le code civil, toute personne qui commet des infractions est sujette à des sanctions, pour cela le ministère du travail existe pour jouer l’arbitrage. » Reste à savoir si l’arbitre possède des moyens pour bien faire son travail. On n’a qu’à voir le ratio Inspecteur de travail nombre d’employeurs pour prendre conscience de la gravité du déficit. Il y a ensuite les syndicats, qui devraient veiller sur les intérêts des travailleurs syndiqués en agissant avec détermination à la fois auprès des employeurs et auprès de l’Etat. Mais ici aussi on a l’impression d’observer une certaine instrumentalisation qui finit par plomber l’efficacité.

 Les articles : 23 ; 61 ; 68 ; 80 ; 89 et 95 sur le contrat de travail, le salaire, la durée la sécurité sont ignorés dans la plupart des entreprises. À qui la faute Etat, l’employé ou employeur ?  L’honorable Koupit Adamou répond :  » le peu de dispositions favorables aux employés contenues dans le code, sont constamment violées par les employeurs sous les regards indifférents et parfois complices des Inspecteurs de travail qui sont supposés veiller au respect du code de travail et les conventions collectives de travail, et surtout aux bonnes conditions environnementales et pécuniaires des travailleurs dans les entreprises. » Dans un contexte de chômage généralisé, le gouvernement et là pour protéger les plus faibles face aux plus forts et éviter que le monde de l’emploi ne devienne une jungle où les employeurs, parce que plus forts, briment les faibles.

L’impératif toilettage

Le code de travail en vigueur au pays de Paul BIYA date du 14 août 1992. Il est valide dans un contexte à la fois de crise économique aiguë qui sévissait depuis 1987, mais aussi marqué par les effets néfastes des villes-mortes. Vingt-neuf ans plus tard il est dépassé et doit être corrigé   pour s’adapter à notre réalité. C’est aussi l’avis de l’honorable Koupit ADAMOU « Le gouvernement avait l’esprit de vouloir relancer l’économie par l’investissement et a donc fait un code favorable aux employeurs en sacrifiant les employés et par conséquent la consommation. Le code actuel, en vigueur depuis 1992, doit absolument et nécessairement être révisé. « 

Pour pallier aux insuffisances de l’actuel code, le ministère du travail et de la sécurité sociale a signé une série d’arrêtés. Le mal reste néanmoins profond. Le toilettage s’impose comme une nécessité selon Adam baba, acteur de la société civile.

Face à ces insuffisances, le ministre du travail et de la sécurité sociale a signé une série d’arrêtés pour pallier aux manquements. Le toilettage s’impose comme une nécessité. Celle-ci doit être consensuelle et en phase avec notre temps. Adam baba estime le moment est venue pour l’État ou les députés de faire une proposition de loi allant dans le sens d’améliorer l’actuel code du travail pour un climat propice et serein du monde de l’emploi.

Thierry EDJEGUE

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