Le Camerounais aux multiples casquettes a rendu l’âme dans la nuit du vendredi 23 octobre 2021.

Les astres se sont éteints et les sombres nuages ont envahi le ciel du Cameroun en général et celui de
la grande famille de Théophile Yimgaing Moyo en particulier. Femmes, enfants, neveux, architectes,
urbanistes, camarades du parti sont autant de personnes désormais orphelins de celui qui a marqué
de façon particulière leur existence.
Oui ! c’est une grande tristesse, une détresse indescriptible que vient de connaitre tous ceux qui ont
fréquenté l’homme politique(dernière casquette de cette icone) l’urbaniste ou encore l’architecte dont
les œuvres multiples font aujourd’hui tâche d’huile dans les écoles chargées d’enseigner cette
discipline au Cameroun et hors des frontières.
Une perte énorme pour la communauté intellectuelle car le professeur Yimgaing Moyo fait partie de
ces grands hommes de la pensée qui avait gardé la verve et surtout la constance dans ses prises de
position. Un défenseur acharné des causes faibles et bouche des malheurs qui n’ont point de
bouche dans les situations les plus ubuesques de la société camerounaise, environnement dans
lequel il n’a cessé de défendre le patrimoine. Voix des sans voix, le leader du parti du Mouvement
Citoyen a toujours eu des positions assez tranchées sur les éléments de gouvernance générale avec
en toile de fond la vision d’une gestion équitable des acquis de la Nation.
Ainsi, arborant son chapeau d’homme publique doublé de celui de nationaliste invertébré, il a réagi
suite au récent discours du Chef de l’Etat, Paul Biya en ces termes: « J’aurais aimé entendre le Président parler de la
situation de guerre dont j’ai fait allusion plus haut (NOSO) car beaucoup de nos soldats y sont
tombés lors des batailles justement pour la sauvegarde de l’unité nationale. Une unité nationale qui
sera l’œuvre de toutes les filles et tous les fils de la nation. Il est certain que nous avons raté
l’épreuve de la décolonisation, nous n’aurons pas l’excuse d’avoir raté celle de la responsabilité de
l’unité. » Des propos tenus dans le quotidien camerounais le Jour lors de la parution n°3178.
Une illustration significative du caractère patriotique de ce libre penseur dont les savoirs, le savoir-faire et le savoir-être manqueront à coup sûr aux générations futurs. Un visage d’actions qui a toujours su
privilégier le dialogue tout en préconisant que celui-ci soit fait dans toute la transparence afin que le
grand nombre puisse en jouir et en bénéficier. Un départ vers l’au-delà après plusieurs mois de
combat contre une maladie qu’il n’a jamais laissé le terrasser car l’expert à malgré les douleurs
a toujours donné du temps pour enseigner, éduquer, conscientiser tous ceux qui voulaient s’abreuver
à sa source, qui malheureusement, vient de tarir.
Brice Ngolzok
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