Cameroun : L’hydre du clientélisme plane sur le manuel scolaire

Cameroun : L’hydre du clientélisme plane sur le manuel scolaire

Chaque année scolaire, les parents et autres architectes de l’éducation font face à l’absence et au coût exorbitant des livres et autres outils d’éducation. Ce spectacle macabre a interpellé les députés pendant cette législature.

Le vendredi, 26 Mars 2021 marque la fin du second trimestre dans l’enseignement secondaire, primaire et maternel. C’est également le jour choisi par la chambre basse du parlement pour procéder aux questions orales adressées aux membres du gouvernement. L’une d’elle portait essentiellement sur l’univers complexe du manuel scolaire.

 L’état des lieux des ouvrages scolaires dans le pays.

Honorable NJUME Peter AMBANG fait remarquer au premier ministre chef du gouvernement lors de son intervention que « le processus d’acquisition des manuels scolaires est caractérisé par le chaos, la confusion et la corruption au détriment d’une éducation de qualité » . Une déclaration étayée par un ensemble de fait que l’élu de la nation a présenté dans son plaidoyer.

La circulaire du 23 Novembre 2017 du premier ministre instruit un livre par matière pour tout le système scolaire.  L’année passée, le ministre de l’éducation de base a publié deux listes de manuels scolaires. Une situation incompréhensible qui a fait des vagues.  Pendant l’année scolaire 2018-2019, on dénombrait 12 livres à la maternelle, 91 au primaire et 200 à l’enseignement secondaire général. En 2017, pas moins de 745 livres étaient homologués dans les sous-systèmes francophone et anglophone dont 73 manuels inscrits au programme de l’enseignement maternel, 261 pour l’enseignement primaire, 160 pour l’enseignement secondaire technique et 232 pour l’enseignement secondaire général.

 Le jeu trouble des éditeurs et distributeurs.

Essentiellement dominé par les occidentaux, le marché du livre scolaire est malade. Un doigt accusateur est pointé à tort ou à raison sur les maisons d’édition. Retard de livraison, défaut de pagination et thématique décalée sont très souvent enregistrés. Occasion idoine pour les commerçants véreux et libraires de mauvaises foi de faire grimper les enchères. Pour corriger le tir, l’Etat depuis trois ans octroi aux locaux près de 75% de ce business juteux.

Thierry EDJEGUE

Leave a comment

Send a Comment

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.