
Le message d’espoir au peuple camerounais dans ce contexte postélectoral du Médiateur Universel, Président de la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (COMICODI), Président du Mouvement Populaire pour le Dialogue et la Réconciliation (MPDR).LISONS ENSEMBLE:
NOUS DEVONS SIFFLER LA FIN DE LA RECREATION
Il faut apprendre des expériences du passé
et craindre le radicalisme autodestructeur
Nous n’avons pas le droit de laisser répéter les erreurs de 1992
La répétition bête, insensée et irresponsable de l’histoire. C’est sans aucun doute, à cela que nous assistons, c’est aussi, le prix des graves erreurs de certaines étapes, notamment en 1992, que nous payons sans toujours nous rendre compte, sans toujours avoir l’humilité de l’autocritique ainsi que d’un changement de cap pragmatique.
1990, le débat politique commencé dès 1985, au lendemain du congrès de l’UNC à Bamenda qui donne naissance au RDPC, atteint son paroxysme, avec l’ébullition de l’unique campus universitaire du pays, et des revendications sourdes animées par des intellectuels idéologues de la révolution venus soit du terroir, soit sortis pour certains, des arcanes des syndicats estudiantins européens, où l’on bat les pavés et occupe la rue avec des champs anticolonialistes et anti-impérialistes. Sauf qu’ici, on est plutôt en Afrique avec ses mœurs, son anthropologie, son histoire et ses traditions séculaires de la hiérarchie, par rapport à la gouvernance sociale. En réalité, le mouvement est venu de loin, de l’ex URSS qui s’est désagrégée et du mur de Berlin qui a été effacé, pour gagner l’Afrique.
Mais qu’à cela ne tienne, un consensus populaire et national, symbole d’une coaction complice entre le pouvoir, le peuple, les intellectuels et les étudiants, produira un train de lois sur les libertés, unique en son genre dans l’histoire des nations. La vie politique et le jeu politique s’en trouvent libéralisés, ouverts et riches en promesses. Plusieurs partis politiques et plusieurs associations voient le jour. Logique.
1991, premières élections législatives et municipales multipartites. Par une des plus surprenantes et choquantes attitudes irréalistes, nous boycottons ces échéances, nous nous enfermons dans la spirale radicale, exigeons des choses les plus osées tout de suite par la conférence nationale souveraine, et lançons les villes mortes. Les ravages seront comme un ouragan qui frappe sur des bateaux en dérive sans capitaines. La suite, tout le monde le connaît. Nous manquons une occasion en or, un tournant qui aurait changé le pays..
1992, c’est l’élection présidentielle. Nous y allons, soudés autour d’un candidat, celui de l’union pour le changement, Ni John Fru Ndi. Le résultat, nous le savons, comme aujourd’hui, le Président est donné vainqueur. C’est ici que le pays va rater un nouveau tournant, à cause des mêmes tonalités et pratiques radicalisant. En effet,Paul biya , dans un élan d’humilité et de patriotisme extraordinaire, tend la main à l’opposition : « Venez, pour que nous formions un gouvernement d’union nationale ».
Malgré la multiplication des émissaires et des bons offices, de l’intérieur comme de l’extérieur du pays, nous allons refuser. J’étais un des acteurs idéologues et doctrinaux de cette erreur terrible. Le chef de l’opposition, s’enfermera dans son palais à Bamenda, et nous passerons notre temps à crier : « rendez-nous notre pouvoir volé ». Pathétique, c’était pathétique. Peu à peu, fatigués des villes mortes et des violences, le peuple baissera les bras, abandonnera cette opposition. La vie reprendra son cours, avec ses durs souvenirs et ses stigmates.
Quand arrivent les législatives et les municipales, les succès de l’opposition, nous font regretter très amèrement notre erreur de 1991. Mais qui avait perdu dans les casses et les violences ? Ce n’était vraiment ni TOTAL ni les Brasseries, c’était le petit peuple, des familles modestes, des débrouillards. Ce n’étaient pas nous autres intellectuels, leaders d’opinion et chefs des partis politiques. Finalement, nous n’avions rien compris de la politique et de l’histoire de notre pays, des enjeux et des jeux.
Maintenant, ça suffit. Il faut siffler la fin de la récréation. Il ne faut pas répéter les mêmes erreurs. Dans ce qui peut apparaître comme leurs derniers testaments intimes à quelqu’un qu’ils avaient adopté comme un fils, leur enfant, un des serviteurs loyaux et porte-sac, deux figures de référence, Ni John Fru Ndi, et le Patriarche Kadji Defosso, m’ont dit exactement la même chose : fils, nous avons commis des erreurs, certaines erreurs graves, malgré la justesse de notre lutte. La prochaine fois, il faudra être plus sage et plus réaliste./.
Yaoundé, le 04 novembre 2025.
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